Entré en 1893 à la Compagnie du Chemin de fer du Nord, il exerçait à Amiens (Somme) le métier d’outilleur à l’atelier des voitures. Principal animateur, après Jules Malbranque, de la section d’Amiens du Syndicat national des Cheminots, il fut sans doute en relations avec le groupe anarchiste éditant le journal Germinal et défendit une conception « révolutionnaire » tant des buts de l’action syndicale, qui devait, selon lui, mener jusqu’à « La suppression du patronat et du salariat », que des moyens d’action : il fut toujours hostile aux délégations envoyées auprès du gouvernement et des chefs, et partisan de la grève générale. D’après les rapports de police, il préconisait même le sabotage et l’aurait organisé avec son camarade anarcho-syndicaliste Albert Lemoine. Il fit partie avec celui-ci du groupe de syndicalistes qui mit fin au « règne » du réformiste Guérard en 1909. Il entra avec lui au nouveau comité Nord en décembre 1909 et au comité de grève en avril 1910.
En avril 1910, le congrès cheminot décida le principe d’une grève nationale pour « la thune » (5 francs par jour). Celle-ci éclata en octobre 1910. Y ayant joué un rôle important, Gamard, qui était le président du syndicat des cheminots, fut arrêté le 13 octobre dans les bureaux du journal L’Humanité puis de nouveau le 24 octobre pour « entrave à la marche des trains ». Il fut ensuite révoqué de la compagnie des chemins de fer du Nord. Il habitait alors 170, chaussée du Périgord, à Amiens.
En janvier 1911, pour “complicité de crime” et “entrave à la circulation des convois”, il fut poursuivi avant d’être remis en liberté provisoire en mars. A la fin de ce même mois il participait à un meeting de soutien aux cheminots révoqués à la Bellevilloise et préconisait toujours le sabotage.