Dictionnaire international des militants anarchistes
Slogan du site
Descriptif du site
FANTOZZI, Enzo, Luigi
Né à Livourne le 8 octobre 1886 – mort le 27 octobre 1960 - Ouvrier ferroviaire - UAI - Livourne & Florence (Toscane) – Sartrouville (Yvelines) – Barcelone (Catalogne)
Article mis en ligne le 25 avril 2007
dernière modification le 26 octobre 2023

par R.D.
Enzo Fantozzi

Après des études dans une école technique, Enzo Fantozzi était entré aux chemins de fer et avait adhéré au syndicat des cheminots. Il allait participer à de nombreuses grèves. Muté à Florence en 1906 il était signalé par la police comme “socialiste antimilitariste” et “actif propagandiste”. Il participait et intervenait dans de nombreux congrès de cheminots dont celui d’Ancône (10 décembre 1909), au congrès national de Florence (1er-3 octobre 1911).

Le 12 juillet 1914 il prenait la parole sur la tombe de Placido Calderai, un des ouvriers tués lors de la Semaine rouge. Fiché par la police, il était décrit comme étant doté d’un “caractère impétueux” et lors des derniers mouvements d’agitation d’avoir “toujours prononcé des discours violents, incitant à la grève et à la révolution”. Le 4 décembre 1914, avec Mario Garuglieri, Gregorio Benvenutti et quelques 200 autres anarchistes et socialistes, il participait à la fondation d’un Comité International contre la guerre. En cas de mobilisation, il proposait en février 1915, un plan pour isoler la ville (sabotage des lignes téléphoniques, blocage des voies ferrées et des ponts, saisie des armes, etc.). Il était ensuite l’un des promotteurs, avec d’autres membres du comité, du journal antipatriotique Civiltà (Florence, n°1, 25 mars 1915). Le 22 mai il était arrêté à Livourne, accusé d’avoir organisé la résistance à la mobilisation et d’avoir proposé le sabotage de voies ferrées. Relâché le 5 juin, il était envoyé sous les drapeaux en novembre et incorporé dans un régiment d’infanterie à Gênes. En 1916, exempté, il était réquisitionné pour travailler dans une usine de munitions à Livourne. L’année suivante, son exemption était annulée et il était renvoyé à l’armée. Le 5 mars 1918, lors d’un congrès de cheminots à Rome il tenait un violent discours soutenant la révolution russe.

De retour à Florence il participait les 1er-3 juillet 1920 au IIe congrès de l’Union Anarchiste Italienne (UAI). En février 1923 il était arrêté à La Spezia et en juillet il était renvoyé des chemins de fer suite à sa participation à la grève générale antifasciste d’août 1922. Renvoyé de force à Livourne, où les nervis fascistes attaquaient sa maison et l’obligeaient à boire de l’huile de ricin, Enzo Fantozzi émigrait alors clandestinement en France et s’installait en région parisienne. Membre de la section des cheminots italiens en exil, il participait à Paris, avec entre autres A. Borghi, Alberto Meschi et Erasmo Abate, à la fondation du groupe P. Gori.

Le 11 septembre 1925 il était l’objet d’un arrêté d’expulsion, mais parvenait à obtenir un sursis renouvelable lui permettant de rester en France. Il habitait alors à Sartrouville, 21 avenue de la République. Début 1926 il participait à une tournée de propagande à Lyon et à Marseille où il se déclarait en faveur d’un “front unique prolétarien dans la lutte contre la dictature fasciste” et critiquait les “anarchistes intransigeants” qui refusaient toute collaboration avec les autres forces antifascistes.

Membre du Comité international de propagande anarchiste, Enzo Fantozzi était suspecté en 1928 par les autorités fascistes italiennes d’avoir projeté de rentrer en Italie pour “tuer le Roi ou Mussolini” avec l’aide des compagnons Quisnello Nozzoli et Angelo Diotallevi qui habitaient avec lui à Garges-les-Gonesses. Il était ensuite à Alençon (Orne) où il était membre du groupe libertaire italien Caserio. Revenu à Paris en 1932, il était une nouvelle fois suspecté par les autorités fascistes de préparer un attentat contre le Duce.

En avril 1934, il prenait la parole avec Alberto Tarchiani, Ernesto Bonomini et Maria Luisa Berneri lors de l’enterrement d’Emilio Recchioni au cimetière du Père Lachaise. Il était ensuite nommé avec Carlo Roselli et Angelo Monti au comité exécutif de la Ligue Italienne des Droits de l’Homme (LIDU) lors du congrès de la fédération d’île-de-France. Lors du congrès national de la LIDU en octobre à Grenoble, il invitait les congressistes à “protester contre l’arrestation en URSS de l’anarchiste Petrini”. Lors du congrès antifasciste tenu à Bruxelles les 12-13 octobre il soulevait une nouvelle fois le cas de Petrini ce qui entrainait les protestations des communistes. Les 1-2 novembre 1935 il participait, avec entre autres Umberto Tommasini, Rodolfo Gunscher, Angelo Bruschi, Antonio Cieri et Giulio Bacconi, au congrès italien de Sartrouville où était fondé le Comite Anarchico d’Azione Rivoluzionaria.

En juillet 1936 il fit partie du premier groupe de compagnons italiens (Berneri, Bifolchi, Centrone, Girotti, Perrone, Bonomini…) à gagner Perpignan chez Pasotti pour aller combattre en Espagne dans la section italienne de la Colonne Ascaso. Il participait le 28 août 1936 aux combats du Monte Pelato. Il était ensuite membre du Comité d’investigation de la Fédération Anarchiste Ibérique (FAI) chargé de l’accueil à la frontière de Port Bouc des volontaires italiens et étrangers ; il était aidé dans cette tâche par Bonomini, Francesco Barbieri, Ludovico Rossi, Renato Castagnoli et Domenico Ludovici. Revenu à Barcelone en avril 1937, il habitait alors 2 plaza del Angel, à l’angle de la Via Layetana, avec Berneri, Barbieri, Mastrodicasa, Fosca Corsinovi et Tosca Tantini. Arrêté par les staliniens lors des évènements de mai 1937, il échappait deux fois à l’exécution et était relâché au bout de quinze jours de détention. En juillet il rentrait en France où il démissionnait de la LIDU pour protester contre l’influence des communistes.

En 1937 il figurait sur une liste émise par la direction de la sureté générale et intitulée Menées terroristes, ce qui lui valait le 18 juillet 1938 d’être arrêté à Paris lors de la visite des souverains britanniques puis d’être à nouveau menacé d’expulsion. Au printemps 1939 il participait à l’aide aux compagnons et en particulier au départ pour les USA de Bonomini après son évasion du camp de concentration de Rieucros. En 1940 il était à Fontenay-sous-Bois et figurait sur une liste de militants transmise par les autorités italiennes aux forces d’occupation allemande en vue de leur arrestation. Pendant l’occupation il aurait participé à la résistance et à un maquis en France avant de regagner l’Italie.

A la libération, Enzo Fantozzi était à Livourne où il continuait à militer jusqu’à son décès survenu le 27 octobre 1960.


Dans la même rubrique

FAITICHER, Guglielmo
le 17 juillet 2023
par R.D.
FAGGIOLI Alceste
le 17 juillet 2023
par R.D.
FABRI, Teresa
le 17 juillet 2023
par R.D.
FAIVRE
le 27 août 2021
par R.D.
FACCIOLI, Paolo
le 7 juillet 2020
par R.D.