En 1894 Adolf Schäwe avait tenté de constituer un groupe anarchiste d’ouvriers métallurgistes. Le 13 août 1894, alors qu’avec le compagnon Albert Dräger, Adolf Schäwe sortait d’un repas chez un ami restaurateur, les deux hommes s’apercevaient qu’ils étaient suivis par des policiers qu’ils décidaient de rosser. Dräger parvenait à s’échapper et Schäwe, après avoir blessé un policier d’u coup de revolver, était arrêté. Le lendemain Dräger était arrêté à son domicile comme 22 autres compagnons n’ayant rien à voir dans l’affaire et qui furent relâchés dans les deux jours. A l’automne, poursuivis pour « tentative de meurtre, coups et blessures, résistance à la force publique », Schäwe qui avait expliqué qu’il n’avait pas tiré “dans l’intention de donner la mort, mais par instinct de conservation dans le but d’assurer ma fuite”, fut condamné à 15 ans de prison cellulaire et Dräger à 5 ans.

Adolf Schäwe, dont la peine avait été réduite à 12 ans, devait être libéré en novembre 1906. Les compagnons de Berlin, assuraient qu’il revenait « dans le même état d’esprit, mais corporellement très affaibli par cette longue et cruelle détention » et ouvrait par l’intermédiaire des journaux Der Anarchist et Der Revolutionar une souscription en sa faveur. Il fut remis en liberté le 26 novembre de la prison de Moabit.

Les Temps nouveaux (12 janvier 1907) annonçaient son décès et ses funérailles auxquelles, le 2 janvier 1907, avaient assisté environ 1000 compagnons et où prirent la parole le docteur Friedeberg et Pavlovitch.