Dictionnaire international des militants anarchistes
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ESTEVE, Pedro
Né à San Martin (Barcelone) le 29 février 1866 – mort le 14 septembre 1925 - Ouvrier typographe - FRE – Barcelone (Catalogne) – Cuba - Tampa (Floride) - Philadelphie (Pennsylvanie) - New York
Article mis en ligne le 4 avril 2007
dernière modification le 14 septembre 2023

par R.D.
Pedro Esteve

Suite au décès de son père alors qu’il n’avait que 14 ans, Pedro Esteve, qui désirait faire des études de médecine, avait dû commencé à travailler. Il avait été apprenti typographe aux cotés d’Anselmo Lorenzo et de Rafael Farga Pellicer. En 1887 il était le directeur et l’administrateur de El Productor (Barcelone, 369 numéros, 1887-1893) et secrétaire de la Fédération Régionale Espagnole (FRE). Militant de l’association ouvrière Arte de Imprimir de Barcelone, il en avait été le délégué en 1891 à Madrid au Congrès de la Federación de resistencia al capital – Pacto de Union y solidaridad, organisation ouvrière qui avait succédé en 1888 à la Fédération des Travailleurs de la Régionale Espagnole (FTRE) et dont il aurait été l’un des organisateurs. Il était déjà anarchiste, lié au groupe barcelonais de Baldomero Oller Tarafa et de Jaime Torrens Ros.

Très actif au Centre ouvrier Regeneración de Barcelone, il avait fait partie du jury lors du Certamen socialiste tenu à Barcelone en 1889. Il participait en 1891 avec Tarrida del Marmol au congrès de l’internationale à Bruxelles. Puis, en 1891-92, il participait à une tournée de propagande de Malatesta en Espagne, avant d’accompagner Adrian del Valle en Europe : il allait à Paris, Bruxelles, Ostende et Londres et rencontrait de nombreux militants dont Jean Grave, Charles Malato, E. Pouget, Kropotkine, etc.Puis il rentrait à Barcelone et émigrait presque aussitôt aux États-Unis où il allait développer un immense travail d’agitation et de vulgarisation des idées anarchistes dans les milieux hispaniques au travers de la presse en particulier. De New York, il allait ensuite à Cuba dont il ne tarda pas à revenir aux États-Unis avec Adrian Del Valle avec lequel il allait publier le journal El Despertar (Patterson, 1892). il continua aux États-Unis de travailler comme typographe et fut l’un des imprimeurs du journal italien La Questione sociale (Paterson) dirigé jusqu’en 1899 par G. Ciancabilla, auquel il collabora et dont il assuma à plusieurs reprises la direction.

En 1893, avec Vicente Garcia, il fut le délégué des anarchistes espagnols à la Conférence anarchiste internationale de Chicago où il présentait un rapport intitulé Apuntes sobre la situación española. Puis il multipliait les articles et conférences et manquait d’être lynché à Philadelphie suite à son activisme.
En 1894 il alla pour trois mois à La Havane où il organisa de nombreuses réunions et publia le journal Archivo Social.

Il fut également l’un des collaborateurs du périodique El Esclavo puis La Voz del esclavo-La voce dello schiavo (Tampa, 1894-1898) et le fondateur de Doctrina anarquista internacional (Paterson, 1905).

Pendant plusieurs années il résida également à Philadelphie où il participa aux luttes sociales et notamment à la première grève générale déclenchée dans la région.

En 1901 il travaillait dans une manufacture de cigares et organisait les ouvriers de Tampa (Floride) où la police le considérait comme le principal responsable du groupe Francisco Ferrer et dut fuir la répression déclenchée par les patrons suite à une grande grève des ouvriers du tabac.

Il s’installait alors à New York où il fondait le journal Cultura Obrera (1911-1917, puis 1921-1925). Il fut pendant quelques mois dans les années 1910 secrétaire des IWW de New York où il contribua notamment à organiser les marins et dockers d’origine espagnole. Il quitta ensuite l’organisation pour "l’autoritarisme" qui y régnait.

Opposé à l’entrée en guerre des États-Unis lors du premier conflit mondial, il fut arrêté avec notamment le compagnon Frank Gonzalez et le journal Cultura Obrera fut interdit. Toutefois, il ne fut pas expulsé, mais placé sous surveillance policière 24 heures sur 24.

En 1921 il reprenait l’édition de Cultura Obrera qu’il allait diriger jusqu’à son décès.

Sous divers pseudonymes - dont Lirio Rozo, Avizor, Grafico - Pedro Esteve, outre les périodiques dont il fut le directeur, a collaboré à de nombreux titres de la presse libertaire dont Boletín de la sociedad de impresores (Espagne), La Questione sociale (USA) dont il fut semble-t-il directeur, Mother Earth d’E. Goldman, etc.

Pedro Esteve, dont la compagne, depuis 1891, était la militante italienne Maria Roda Balzarini, est décédé à Weekhauken (New York) le 14 septembre 1925, quelques semaines après avoir donné une conférence à Stelton. Il était le père de 8 enfants dont seul l’aîné fut semble-t-il également anarchiste.

Œuvres : -A los anarquistas de España y de Cuba : memoria de la conferencia anarquista internacional de Chicago en septiembre 1893 (Paterson, 1893) ; - A proposito d’un regicido (Paterson, 1900) ; - I congresi socialisti internazionali (1901) ; - Émancipaao social (Porto, 1915) ; -Reflexiones sobre el movimiento obrero en Mexico (La Corogne, 1911) ; - Reformismo, dictadura, federalismo (New York, 1922) ; - Socialismo anarquista ; - La ley, la violencia, el anarquismo ; - La revolución social (Paterson, 1902).

Il a collaboré également à de très nombreux titres de la presse libertaire dont Boletín de la sociedad de impresores, El Despertar, Doctrina Anarquista Socialista, El esclavo, Mother Earth, La Questione sociale, etc.


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