Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

RUTTERS, Jean, Joseph

Né à Liège le 11 juillet 1861 — Menuisier ébéniste — Liège
Article mis en ligne le 2 octobre 2018
dernière modification le 24 avril 2025

par R.D.

Ancien sous-officier renvoyé de l’armée, vivant chez ses parents, Jean Rutters avait été signalé dès le printemps 1886 et fiché pour “idées subversives” pour avoir signé avec François Billen, un appel à manifester à Liège le 18 mars. Il était en 1886 l’un des responsables du groupe anarchiste Les Prolétaires de Liège qui comptait une trentaine de membres et était alors au chômage.
En février il avait été à l’initiative de l’organisation d’une soirée littéraire, musicale et dansante où le compagnon Wysmans venu de Bruxelles avait fait un discours. Début mars, toujours au nom du groupe de Liège, il fut le signataire avec François Billen d’un placard appelant à un meeting de commémoration de la Commune de Paris (voir portfolio) et de la brochure « Appel au peuple diffusée à plusieurs milliers d’exemplaires et appelant « toutes les victimes de l’exploitation capitaliste, les meurt-de-faim que le chômage a jeté sur le pavé pendant le rigoureux hiver que nous traversons » à suivre l’exemple de « L’héroique population de Paris » se soulevant pour l’émancipation des peuples ». Le 18 mars lors du meeting, plusieurs milliers de manifestants se rassemblèrent et en deux groupes conduits l’un par Rutters et l’autre par le compagnon Edouard Wagener, se dirigèrent vers les quartiers riches, puis aux ciris de « Vive la Révolution ! Vive l’anarchie ! A bas la propriété, à bas les Riches ! » commencèrent à se livrer au pillage. Lors de cette manifestation, 42 manifestants - dont 22 avaient été détenus - avaient été poursuivis (voir Edouard Wagener).

Cette manifestation fut suivie dans les jours suivants par une vague de grèves. Le 21 mars, à Seraing où les houilleurs étaient en grève, il fut l’un des orateurs avec le compagnon Warmotte d’un meeting où Les ouvriers voulurent forcer le passage et une échauffourée s’ensuivit entre les soldats et les ouvriers, provoquant des blessés. Le 11 avril 1886, suite à un meeting à la Halle Spirimmont à Tilleur, Rutters et Vanbelle étaient arêtés pour “discours séditieux et incitation à la révolte”.
Dès le 24 mars Wagener avait été condamné à 6 mois pour avoir détruit une clôture, puis iétait convoqué le 9 août avec Rutters devant la cour d’assises de Liège pour « complot dans le but de porter la dévastation, le massacre et le pillage » lors de réunions publiques. Tous deux furent condamnés à 5 années de réclusion et 10 ans de mise à disposition de la police, peine confirmée le 21 décembre 1886.

Selon la police dans les années 1900 Rutters avait cessé de s’occupe de politique.


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