Dictionnaire international des militants anarchistes
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COLLIGNON, Alexandre, Eugène
Né à Bruxelles le 27 octobre 1855 - Ouvrier tapissier ébéniste – Bruxelles
Article mis en ligne le 1er octobre 2018
dernière modification le 22 mars 2024

par Dominique Petit, R.D.

Vers le milieu des années 1870, à l’âge de 19 ans, Alexandre Collignon (orthographié aussi Colignon) était membre du cercle modéré de la libre pensée Les Solidaires et plus tard dans le plus radical Les Cosmopolitains. Il devint ensuite membre du Cercle Démocratique en novembre 1879 et en 1879-1880 l’un des plus farouches partisans des Cercles Réunis révolutionnaires dont il fut membre du comité central.

Il fut présent au congrès national révolutionnaire des 25-26 décembre 1880 à Verviers, où il représenta le Groupe Révolutionnaire de St. Josse-ten-Noode, et à partir du 15 janvier 1881 il fut membre du Comité de Propagande de l’Union Nationale Révolutionnaire.

A l’automne 1881 Alexandre Collignon aurait été membre de l’éphémère Groupe secret d’action révolutionnaire financé par l’avocat progressiste Gaston Lorand fondateur du journal La Réforme.

Selon la police, il s’agissait d’un homme de petite taille (166 cm) avec un visage fin, une bouche moyenne et un petit nez et menton. Ses cheveux, ses sourcils et sa petite moustache étaient bruns et il avait les yeux foncés. Colignon avait un caractère agréable et il savait animer des réunions avec humour. Au fond c’était - toujours selon la police - un homme sérieux et profond qui n’a jamais fait confiance à personne ni à rien.
Colignon savait lire et écrire mais n’était pas un homme ayant fait des études. Néanmoins, lorsque la police a perquisitionné sa maison le 25 mars 1883, elle a trouvé d’innombrables livres et journaux. Selon Colignon, l’acquisition du savoir n’était intéressante que dans la mesure où elle contribuait à hâter la révolution à venir.

Devenu anarchiste, En 1881, on le retrouve dans les groupes conspirateurs Les Frères de l’ABC, Le Comité Exécutif Socialiste et Le Groupe Secret d’Action Révolutionnaire. Parallèlement, il assiste aux réunions du Cercle des Anarchistes Bruxellois où il donne le ton avec Egide Govaerts, Joseph Pellering, Léon Dupaix et Hubert Delsaute. Colignon pensait et espérait que la flamme révolutionnaire brûlerait dans le nord de la France puis soufflerait dans les régions wallonnes. Selon lui, les Bruxellois pourraient déjà commencer à créer une terreur pré-révolutionnaire. Selon lui, les attaques étaient le meilleur moyen pour cela car elles montraient immédiatement contre qui et comment les ouvriers devaient travailler. Concrètement, il envisageait un attentat contre un membre du gouvernement ou le dynamitage du palais royal, du sénat ou de la chambre. Il se considérait comme la personne la plus apte à réaliser les plans. Colignon avait autrefois travaillé dans ces bâtiments et avait sauté sur l’occasion pour les examiner. De plus, il pensait qu’il souffrait d’une maladie incurable et, en tant que célibataire, il ne se sentait responsable de personne. Nous apprenons tout cela de sources policières. Peut-être la police a-t-elle surestimé le potentiel terroriste de Colignon ou, à tout le moins, a-t-elle accordé trop d’importance à ses rêves fanfarons, car aucun des attentats prévus n’a jamais été réalisé.

En 1885 il avait collaboré au journal Ni Dieu ni maître (Bruxelles) animé notamment par Govaerts et Monier et où, en 1886, il avait remplacé A. De Roy à la gérance pour quelques numéros avant d’être remplacé par F. Monier. A cette même époque il était aux cotés de Monier, Govaerts et Winaud, l’un des animateurs du cercle anarchiste La Liberté qui se réunissait à l’estaminet La Mouche tenu par le compagnon français Victor Sallard.,

En mars 1886, à l’occasion de la commémoration de la Commune lors de meetings tournant à l’émeute, il était allé à Liège avec Stuyck pour y faire de la propagande. L’année suivante et à l’occasion d’une vague de grève dans le bassin minier, il était allé dans le Hainaut pour y faire de agitation.
Il avait été condamné le 3 mars 1887 à 26 francs d’amende pour « outrage et résistance à la police ».

Dans les années 1890, Alexandre Collignon était fiché comme « anarchiste très convaincu » et « ennemi acharné de nos institutions ». Il était membre du groupe de la Libre pensée L’Affranchissement tout comme les compagnons Hautstont, Villeval, Wysmans et Delcorte. En 1892 il était le principal animateur avec Henry Wysmans du groupe anarchiste de Bruxelles qui se réunissait au 22 rue de la Colline. C’est lui qu était chargé de la correspondance du groupe auquel participait notamment Villeval. Puis, selon la police, Collignon se serait fâché avec certains jeunes du groupe qu’il aurait traité de « braillards, trop mous et indiscrets » et aurait cessé de s’occuper de la correspondance et ne venait plus que rarement au local de la rue de la Colline. Le 26 janvier 1893, comme plusieurs autres compagnons, il fut l’objet d’une perquisition à son domicile 7 rue du Nord.

Il était marié à Louise Le Roux.
La police signalait également qu’il fréquentait la Maison du peuple.

Au début des années 1900 il demeurait 20 Chaussée d’Etterbeck et semblait ne plus professer d’idées anarchistes.


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