Dictionnaire international des militants anarchistes
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REINSDORF, August, Frederic
Né le 31 janvier 1849 à Pegau (Leipzig) - décapité le 7 février 1885 - Imprimeur - Allemagne – Suisse
Article mis en ligne le 15 juillet 2018
dernière modification le 27 octobre 2023

par R.D.

Après avoir quitté l’école à l’âge de 14 ans, August Reinsdorf avait appris le métier de compositeur typographe. A la fin de son apprentissage en 1867, il alla "sur le trimard" et travailla dans diverses villes dont Francfort, Stettin, Berlin, Manheim, Hanovre. D’abord social démocrate, il avait rencontré en 1869 J. Most qui l’aménera à l’anarchisme.

Insoumis au service militaire, lors de la guerre de 1870, il s’était réfugié en Suisse à Genève où il rencontra de nombreux réfugiés politiques dont Kropotkine, Bakounine et P. Brousse.

Il alla par la suite à Paris, Londres, Bruxelles.

Dès 1874 il se montra partisan de la "propagande par le fait". Dans une lettre adressée à Most, il écrivait alors : “Je vois bien, cher ami, que nos vœux et nos espoirs ne pourront être réalisés autrement que par une seconde nuit de Saint-Barthélémy. Sois assuré que si quelqu’un préconise "une solution pacifique de la question sociale", alors c’est un drôle qui n’est pas de cœur pour notre cause…” (cf. Le Libertaire, 19 mai 1922).

En juin 1876, lors de la grève des ouvriers tailleurs, il fut arrêté avec le compagnon Kahn à Lausanne puis fut expulsé du canton de Vaud.

En octobre 1876 il avait participé au congrès tenu à Berne par l’AIT, puis était rentré sous une fausse identité - John Penzenbach - en Allemagne où au début des années 1880 il participait avec notamment Riekens, Rinke et Werner aux premiers groupes anarchistes allemands.

Il aurait participé le 18 septembre 1880 à la réunion de Vevey (Suisse) -avec entre autres Kropotkine, Élisée Reclus, Schultze, Otter, Pierre Martin. - où avaient été adoptées l’autonomie des groupes et la propagande par le fait.

Il fut poursuivi et condamné à quatre reprises pour « colportage d’écrits socialistes », pour « port d’armes » et pour « fabrication de faux papiers ». Continuellement harcelé par la police, il quittait l’Allemagne en 1882 et gagnait Nancy puis Paris où il allait vivre péniblement jusqu’en 1883 tout en collaborant au journal Freihet de Most. Cette mêmeannée 1883 il revenait en Allemagne.

Le 27 septembre 1883 il fut l’organisateur d’ un attentat, raté, à la bombe contre le Kaiser, lors de l’inauguration du monument Germania à Niederwald. pour lequel il fut condamné à mort et à 15 ans de travaux forcés et fut décapité le 7 février 1885 à la prison de Halle.
Lors du procès tenu à Leipzig du 15 au 22 décembre 1884, avaient également été condamnés E. Kuchler et R. Rupsch (à mort), K. Bachmann et K. Holzhauer (10 ans de travaux forcés) tandis que A. Tollner, K. Rheinbach et F. Söhngen avaient été acquittés.

Devant le tribunal Reinsdorf avait revendiqué son acte et avait notamment déclaré lors de sa défense : « La masse du peuple succombe sous les tortures et elle est déterminée à la révolte. Le jour où elle se lèvera, pas un bourgeois n’osera se montrer dans les rues, car ce qui s’est passé jusqu’à présent, ne sera qu’un enfantillage. Et si j’avais dix têtes, je les sacrifierais toutes pour la lutte contre la société égoïste, lâche et corrompue… Le jour de la revanche suprême approche, les opprimés sont tous prêts à la révolte. Les ouvriers ont assez de dynamite à leur disposition pour faire sauter la bourgeoisie toute entière. C’est ce que l’on verra bientôt. Je tombe en criant Vive l’anarchie ! ». ».


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