Dictionnaire international des militants anarchistes
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HEMERY-DUFOUG, Georges, Pierre
Né le 27 janvier 1849 à Paris - mort le 20 avril 1906 - Ebéniste - Paris
Article mis en ligne le 28 juillet 2017
dernière modification le 22 mars 2024

par Guillaume Davranche, R.D.

Hémery-Dufoug (parfois orthographié Emery) était en 1871 sergent dans l’armée d’active et aurait mis crosse en l’air et refusé "de marcher contre la Commune" ce qui lui aurait valu d’être cassé de son grade et d’être envoyé
dans une compagnie de discipline en Afrique.

En février 1882, il avait été avec le chiffonnier Lefèvre et Laval, tous anciens membres de la section locale du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire français, l’un des fondateurs du groupe anarchiste du XVe arrondissement auquel adhérèrent entre autres Druelle, Miche et Tourdes. Le groupe se réunissait alors chaque samedi chez un marchand de vin, 101 rue du Théâtre.

Le 26 mars 1882, aux cotés notamment de Maria, E. Gautier et A. Crié, il fut l’un des orateurs du meeting organisé 104 rue des entrepreneurs par le groupe anarchiste du XVe au profit des grévistes de Roanne. Il y avait notamment déclaré que “de toutes les révolutions, celle de 1789 seule a été avantageuse pour le peuple… celle de 1871 n’a servi qu’à renforcer les rangs de la bourgeoisie” ; Il avait ajouté que dans la prochaine révolution, il ne voulait pas de chefs, que “tout le monde devra faire le coup de feu car lorsque un homme a de l’autorité sur ses semblables, il en abuse et s’en sert à leur détriment”. Il avait terminé en disant que les anarchistes avaient raison de ne pas vouloir appartenir au Parti ouvrier.

Il fut arrêté le 21 septembre 1882 avec Jean Grave, Arsène Crié et Vaillat lors de l’enquête sur la « bande noire » de Montceau-les-Mines. Relâché peu après il fit partie des orateurs lors du meeting anarchiste tenu 25 salle Rivoli contre ces arrestations. La presse le décrivit ainsi : « Celui-ci est un ouvrier : il porte le bourgeron bleu, un petit veston noir et la casquette de soie. Sa façon de s’exprimer est très pittoresque : il mêle à son discours des termes d’argot de l’effet le plus comique. Il a d’ailleurs obtenu un véritable succès de fou rire » (cf. Le Gaulois, 25 octobre 1882).
Le 11 novembre 1882, lors d’une réunion du groupe du XVe, il avait raconté son arrestation et la perquisition dont il avait été l’objet, où la police n’avait pas trouvé la dynamite qui s’y trouvait et qu’il avait pris soin ensuite d’enlever.

Il était en 1883 membre du groupe Les Misérables - une scission du groupe du XVe regroupant les partisans d’une révolution violente - qui en novembre 1883 fut rebaptisé Comité abstentionniste du XVe arrondissement dont il devint le responsable avec Hoffmann.

Le 25 janvier 1883, aux cotés notamment de Louise Michel, et Bérard, il fut l’un des orateurs de la réunion tenue salle Pérot (rue de la Chapelle) et organisée par le groupe La sentinelle révolutionnaire du XVIIIe pour protester notamment contre le procès des 66 (voir Toussaint Bordat).

En mai 1884 il fut candidat abstentionniste dans le quartier de Javel (15e arr.)

En novembre 1884 il fut avec Tony Graillat, H. Ferré et Constant Martin, l’un des anarchistes membres du jury d’honneur formé par des représentants des divers courants révolutionnaires pour juger Druelle dit Sabin (voir ce nom) accusé d’être un mouchard par le journal Le Cri du peuple, accusation confirmée par le jury le 27 novembre.

Fin janvier 1885, lors d’une réunion du groupe du XVe il avait notamment déclaré : “Il faut en finir avec les mouchards en leur cassant les reins ; prendre dans les groupes la résolution de les exécuter moins platoniquement qu’on ne le fait ; et si on s’expose à cinq ans de réclusion, que ce soit pour quelque chose". IL avait également dénoncé Le Cri du peuple comme “dénonciateur des anarchistes” et avait appelé "à en finir avec les vils journalistes”.

Le 29 avril 1885, il fut chargé par le groupe de rédiger avec Miche et Arcougeon un manifeste abstentionniste. Lors d’une réunion en novembre 1885 du groupe La Jeunesse anarchiste du XVe (ancien groupe Les Misérables), il avait appelé à "un nouveau 93" et avait déclaré qu’au signal de la révolution “le rôle des anarchistes consisterait à détruire, à détruire par la torche partout et en semant la dynamite de toutes parts". En décembre suivant le groupe aurait publié un placard appelant à manifester devant le Palis Bourbon (voir Portfolio).

En 1887 il demeurait 17 rue Ginoux et fut, notamment avec Cardeillac, l’organisateur de diverses réunions publiques lors de la campagne contre les bureaux de placement. Il était alors membre du groupe L’Avant garde du XVe.

En 1888 il était militant syndicaliste et postulant à la « commission locale de surveillance du travail ». Il résidait alors 15 rue Ginous (15e arr). Le 25 juillet 1888, avec notamment Tennevin et Tortelier, il porta la contradiction dans un meeting boulangiste. En décembre 1889, lors d’une réunion organisée boulevard de Grenelle par le groupe du XVe, Hemery Dufoug, qui était candidat aux élections municipales, avait apostrophé l’inspecteur de service et l’avait obligé à quitter la salle.
Au printemps 1890 il était membre du groupe Le Réveil du XVe, fondé par Moisseron et participait toujours aux réunions au printemps 1891 où il appelait à célébrer le 18 mars “la mémoire de ceux qui ont combattu pour la sainte cause pour le triomphe du droit du peuple"..

Il aurait par la suite quitté le mouvement anarchiste et selon la rumeur serait devenu patron.


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