Dictionnaire international des militants anarchistes
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BODECHON, Arthur, Joseph
Né le 23 décembre 1873 au Cateau (Nord) - représentant en vins - CGT - Paris
Article mis en ligne le 9 juin 2016
dernière modification le 12 septembre 2023

par Guillaume Davranche, ps

Arthur Bodechon commença à militer dans le mouvement syndical vers 1903.
Il fut remarqué pour la première fois par la police lors de deux meeting où il prit la parole dans les Deux-Sèvres, le 3 juillet 1908 à Parthenay et le 4 juillet à Niort. Il s’y faisait l’apôtre du syndicalisme révolutionnaire et de l’action directe.

En 1909, il évoluait dans les eaux de La Guerre sociale et de la Fédération communiste révolutionnaire (FCR).
À l’aube du 11 juin 1909, son domicile fut perquisitionné dans le cadre de l’enquête sur la vague de sabotage contre les lignes télégraphiques et téléphoniques. Il habitait alors 142, rue Marcadet, à Paris 18e. Le 26 juin, prit la parole dans un meeting antimilitariste du groupe de Gaston Delpech, la Jeunesse syndicaliste révolutionnaire.

Bodechon, qui appartenait à la section de Paris 18e du Parti socialiste, était de tendance insurrectionnelle. Il rendit sa carte du PS en avril 1910, ayant décidé de participer à la campagne antiparlementaire (voir Jules Grandjouan). Peu après, il était secrétaire de la Section de Paris 18e du Parti révolutionnaire (voir Miguel Almereyda).

Le 13 mai 1910, lors d’un meeting de la Jeunesse socialiste révolutionnaire du 18en il avait salué le geste de Rousset qui “dans un but de justice, n’avait pas hésité à sacrifier sa liberté” et aussi le geste de Liabeuf et de Hervé.

La même année, révoqué de la maison Dufayel, où il était employé, il devint secrétaire du Syndicat des employés de la région parisienne, une scission révolutionnaire de la Chambre syndicale des employés, affiliée à la Fédération nationale des employés. Ce syndicat, adhérent à l’union des syndicats de la Seine mais non fédéré, n’était qu’à demi affilié à la CGT. Il fut néanmoins reconnu comme « syndicat isolé » adhérant directement à la confédération, et Charles Gogumus en fut le représentant au comité confédéral de la CGT.

Les 14 et 15 août 1910, Bodechon et Gogumus furent admis avec voix consultative au congrès de Reims de la Fédération nationale des employés. Ils y affirmèrent leur volonté de réunifier le Syndicat des employés de la région parisienne avec la Chambre syndicale des employés.

Connu pour ses fréquents appels au sabotage, son domicile fut de nouveau perquisitionné durant la grève des cheminots d’octobre 1910.

Le 6 novembre 1910, lors d’un meeting à Avignon, il avait engagé l’auditoire à être comme lui « sans patrie » et avait préconisé le sabotage. Le 20 novembre suivant, lors d’un meeting de la Jeunesse libertaire, rue Ordener (XVIIIe), il avait déclaré qu’il “applaudirait des deux mains si un jour il se trouvait quelqu’un pour poignarder, soit le pourceau de l’Elysée, soit surtout l’ignoble crapule, le misérable renégat de la place Beauveau”. Puis parlant de la grève des cheminots et des sabotages des lignes téléphoniques, il avait ajouté que “Mademoiselle Cisaille avait encore de beaux jours à vivre”.

Les 22, 23 et 24 juin 1911, il représenta l’union des syndicats du Finistère à la conférence extraordinaire de la CGT. Il annonça que, conformément à la demande de ses mandants, il serait prêt à voter une motion en faveur de la retraite à 50 ans pour 600 francs annuels, mais pas en deçà.

Bodechon était membre de la commission exécutive du Comité de défense sociale (CDS) et, à ce titre, prit la parole au grand meeting en faveur de Rousset au manège Saint-Paul, le 23 décembre 1911, avec Jean-Louis Thuillier (secrétaire du CDS). Figuraient également à la tribune Georges Yvetot et Raymond Péricat (CGT), François Marie et Victor Lefèvre (union des syndicats de la Seine), Victor Pedro (Terrassiers), Pierre Quillard et Sicard de Plauzolles (LDH), René de Marmande (des Temps nouveaux), Eugène Jacquemin (FRC) et Sébastien Faure.
Bodechon fut ensuite membre de la commission de préparation des obsèques d’Aernoult en février 1912, où siégeaient également des représentants du PS et de la CGT.

Le 30 mars 1912 il participa au meeting de soutien à Émile Rousset organisé par le Comité de défense sociale à la salle des fêtes de la rue Gambetta à Reims auquel avaient assisté environ 500 personnes, présidé par le compagnon Victor Grimbert et où il déclara notamment : “L’armée métropolitaine ne vaut pas grand-chose, mais celle d’Afrique vaut encore moins. Le général Millarand a fait une revue au printemps ; il s’est trouvé 250.000 imbéciles pour acclamer l’armée et, avec toute la responsabilité que j’encours, je dis : devant une institution comme les Conseils de guerre, qui n’aurait d’autre but que de condamner nos enfants, je ne puis crier Vive l’armée, mais A bas l’armée !” (cf. AD Marne 30M128).

De mars à mai 1912, il appartint au Comité antiparlementaire révolutionnaire — impulsé par la FRC — qui mena une campagne abstentionniste à l’occasion des élections municipales de mai. Ce comité rassemblait 25 personnalités anarchistes et/ou syndicalistes révolutionnaires (voir Henry Combes). Le 29 mars, il prenait la parole devant 300 personnes à un meeting du comité organisé salle de l’Égalitaire, rue de Sambre-et-Meuse. Intervinrent à ses côtés Léon Israël, André Mournaud, Francis Delaisi Eugène Martin, Henry Combes et Albert Togny, tous militants de la FRC, ainsi que Tissier, de La Guerre sociale.

Il fut également brièvement membre du comité de l’Entr’aide, une caisse de solidarité avec les militants emprisonnés et leurs familles, impulsée par la Fédération communiste anarchiste (FCA) en juin 1912 (voir Édouard Lacourte) mais il en démissionna quand il fut convaincu qu’il s’agissait d’une manœuvre pour nuire à La Guerre sociale.

Le 24 octobre 1913, après maintes vicissitudes, le Syndicat des employés de la région parisienne et la Chambre syndicale des employés se réunifièrent.

En 1914, il fut incorporé dans le 84e régiment d’infanterie où il se trouvait toujours en février 1916.


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