Dictionnaire international des militants anarchistes
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“PRATELLE, Aristide” [PREAU, Albert, Charles, Achille] “MILICE, Albert”
Né le 4 octobre 1877 à Paris (IVe arr.) - mort le 20 janvier 1942 - Journaliste – Paris - Beauvais (Oise)
Article mis en ligne le 7 juin 2016
dernière modification le 7 septembre 2023

par Guillaume Davranche, ps

Militant intellectuel discret, Aristide Pratelle fut, à l’instar d’un Tarrida del Marmol, une « vigie », pour la France, des événements révolutionnaires internationaux, prêtant volontiers ses compétences de polyglotte au mouvement anarchiste.

Au début des années 1900 il était, avec notamment Alphonse Duthil, l’un des animateurs du Groupe d’études sociales de Beauvais. Au printemps 1901 il avait été avec Duthil l’un des signataires d’un manifeste contre la guerre en Chine (voir Cherfils).

Entre 1900 et 1902, il collabore à L’Éducation libertaire, « revue des bibliothèques d’éducation libertaire » de Paris.
En relations avec Amédée Dunois, il collabora au n°1 (et unique) de L’Art pour tous en août 1903. L’année précédente, il avait publié un recueil de poésie sociale, Les Résolutions.

Début 1907, sous l’appellation Le Bazar social, il tentait de mettre sur pied à Beauvais, des expositions temporaires d’art populaire et d’art social " peintures, dessins, lithos, estampes, menus objets d’art, céramiques populaires… venus au prix les plus bas” (cf. Les Temps nouveaux).

Cette même année 1907, il se porta volontaire pour sténographier les débats du congrès anarchiste international d’Amsterdam, dont Dunois rédigea ensuite le compte-rendu. À l’époque, il écrivait des articles de politique internationale pour Les Temps nouveaux de Jean Grave et pour L’Almanach de la révolution réalisé par Paul Delesalle. Pour faire connaître la Révolution russe, il traduisit et préfaça également "Vers la Russie libre" de D.A. Bullard.

À partir de 1908, il collabora aux Hommes du jour de Henri Fabre et Victor Méric. Il fut aussi un militant de premier plan de la Ligue internationale pour l’éducation rationnelle de l’enfance, fondée par Francisco Ferrer, et fut pendant un temps secrétaire de son organe, L’École rénovée.

Il rédigea de nombreux textes sur la politique étrangère et le mouvement ouvrier et révolutionnaire international en Russie, en Inde, aux États-unis et en particulier au Mexique. Dès 1908, il écrivit, dans les Temps nouveaux, des articles sur la situation dans ce pays en se basant sur les documents diffusés par le Parti libéral mexicain (PLM).

Début 1911, Aristide Pratelle joua un rôle clef dans la campagne des Temps nouveaux en faveur de Denjiro Kôtôku, militant socialiste anarchiste mis à mort par le gouvernement nippon avec 23 autres révolutionnaires. Il relaya également la campagne dans Les Hommes du jour.

Après le déclenchement de la révolution au Mexique en décembre 1910, il devint un des plus actifs soutiens, en France, du mouvement magoniste. Partageant l’analyse du PLM sur les causes et perspectives du conflit, il défendit ardemment la Révolution mexicaine, signant de nombreux articles sur le sujet dans Les Hommes du jour, Le Libertaire, Les Temps nouveaux, La Bataille syndicaliste, ainsi que Le Réveil socialiste anarchiste de Genève.

En 1912, il collabora à l’éphémère Combat social (Bruxelles) de Georges Thonar. Il habitait alors 16, rue Monsieur-le-Prince, à Paris 6e.

Aristide Pratelle se piquait également de sciences physiques. En 1912, il publia chez Paul Delesalle La Constitution de l’univers. L’atome fluide, moteur du monde, éléments de philosophie dynamiste, ouvrage préfacé par Tarrida del Marmol. En 1914, il devint sociétaire de l’Association française pour l’avancement des sciences, parrainé par Charles-Ange Laisant.

La même année, il s’installa au 12, rue de Clermont, à Beauvais, et appartint au Groupe des Temps nouveaux dont il était le responsable.

Dans l’entre-deux-guerres, Aristide Pratelle écrivait pour Le Travailleur de l’Oise et La République de l’Oise où il publiait des articles scientifiques. Il participa au mouvement ouvrier, syndical, éducatif, ainsi qu’à l’Université populaire. Il écrivit également deux brochures sous le nom d’Albert Milice, notamment une sur l’œuvre de Clémence Royer, traductrice de Darwin, libre-penseuse et féministe.

Il mourut, solitaire et dans la misère, le 20 janvier 1942 sous l’Occupation.

ŒUVRE : Aristide Pratelle, Les Résolutions (poésies sociales), Paris, L’Émancipatrice, 1902 — Traduction et préface de D.A. Bullard, Vers la Russie libre, Publication des Temps nouveaux, 1908 — Aristide Pratelle, La Constitution de l’univers. L’atome fluide, moteur du monde, éléments de philosophie dynamiste, Préface de Tarrida del Marmol, Paris, Paul Delesalle, 1912 — Albert Milice, Une dynastie provinciale d’ouvriers d’art. Les Milice, Bordeaux, J. Brière, 1924 — Albert Milice, Clémence Royer et sa doctrine de la vie, Paris, J. Peyronnet et Cie, Préface de Jean Bernard, 1926.


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