Dictionnaire international des militants anarchistes
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OTTO, Jean, Jules “HENRI” ; “GEORGES”
Né le 14 mai 1878 à Paris - Ebéniste - Paris
Article mis en ligne le 23 mai 2016
dernière modification le 7 septembre 2023

par ps

Jean Otto, qui avait semble-t-il un frère également anarchiste, avait fondé en décembre 1895 le journal Le Rifflard (Paris, 38 numéros, du 16 décembre 1895 au 3 octobre 1896) qu’il anima avec Raoul Mayence. Selon le rapport d’un indicateur, Otto avait organisé en février 1896 un groupe et une bibliothèque anarchiste au 58 rue de Charonne et incitait les compagnons à trouver des renseignements compromettants pour les patrons ébénistes afin d’ouvrir contre eux une campagne qui ne cesserait que lorsque ces mêmes patrons verseraient une contribution au mouvement. A compter du n°38 (3 octobre 1896), le journal, tout en continuant la numérotation, changea son titre pour celui de L’Action (Paris, 15 numéros jusqu’au 10 juillet 1897 [n°53 dans la numérotation continue]).
Jean Otto dit Henri, était le responsable du journal L’Action (Paris) dont Raoul Mayence et Hautrive étaient entre autres rédacteurs. Selon des rapports de police - qui en outre accusaient les trois hommes d’avoir des relations homosexuelles - Otto faisait alors partie avec eux des individualistes qui allaient parfois perturber les conférences de Sébastien Faure qualifié "d’ anarchiste bourgeois" ou les réunions communistes et certains compagnons le suspectaient " de rendre des services à la police". Il demeurait alors 17 place de la Nation et était l’un des responsables d’une Ligue anticollectiviste.

Début août 1896, lors de la manifestation de la Libre pensée devant la statue d’Étienne Dolet, à laquelle avaient participé plusieurs compagnons - dont S. Faure, Leboucher, Bard, Provost, Toubas, Matha, Constant Martin - il avait crié ironiquement “Vive Sébastien !” au passage de S. Faure ce qui avait provoqué de vives discussions et même un échange de coups avec les amis de ce dernier.

En janvier 1898, dans les colonnes du Libertaire (29 janvier 1898), il avait été dénoncé avec Mayence “comme des sordides mouchards et infectes crapules”.

En 1899 il était, semble-t-il, le responsable avec Raoul Mayence de la feuille Le Révolutionnaire (non répertorié par Bianco), qui attaquait violemment Sébastien Faure "le salarié de Reinach”, Malato et Pouget qualifiés de “fripouilles” et dont un numéro 3 serait paru en mars. Le journal était, semble-t-il, fortement teinté d’antisémitisme. En juin 1899, avec notamment Ferrière, Raoul Mayence et Raubineau, il devait participer comme orateur à une réunion organisée par le groupe nationaliste d’Henri Rochefort dans le 18e arrondissement, Cette réunion qui, suite à la mobilisation de socialistes et d’anarchistes, s’était repliée au café "A la Cinquantaine" au coin de la rue du Poteau, fut finalement dispersée par les contre manifestants.

Puisn avec notamment Raubineau, Raoul Mayence, Prost et Lucas, tous rejetés des groupes, il avait constitué un petit groupe qui se réunissait au débit Le Petit Bleu rue de Belleville.
A l’automne 1899, avec Mayence, il aurait agressé Sébastien Faure, puis en août 1900, sans doute également avec Mayence agressait cette fois Charles Malato.

Dans les années 1910 il aurait été membre du groupe des Amis du Libertaire et fiché comme « anarchiste communiste ». En 1914 il fut condamné à 10 ans de travaux forcés par la Cour d’assises de la Seine.


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