Dictionnaire international des militants anarchistes
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HASFELD, Marcel “LECRAM”
Né le 10 mai 1889 à Paris – mort le 19 janvier 1984 - Comptable ; correcteur ; libraire – FCAR - PCF - CGT – Paris
Article mis en ligne le 13 mai 2016
dernière modification le 7 septembre 2023

par Guillaume Davranche, ps

Au début des années 1910, Marcel Hasfeld était employé comme comptable dans une fabrique de corset, puis dans une maison de colifichets féminins, quand son frère Fernand lui conseilla la lecture des Temps nouveaux de Jean Grave. Il fut bientôt un adhérent actif du Groupe des Temps nouveaux, animé par Jacques Guérin. Il était d’autre part syndiqué à la CGT.

Ayant participé au congrès national anarchiste tenu du 15 au 17 août 1913, il fut, sous le pseudo Lecram, nommé secrétaire de la nouvelle organisation, nommée Fédération communiste anarchiste révolutionnaire (FCAR). Victor Delagarde en était le secrétaire adjoint, Ernest Togny le trésorier, et Alphonse Bussy l’archiviste. Marcel Hasfeld habitait alors au 121, rue de la Roquette, à Paris 11e. Début 1914 il fut le signataire pour la FCA d’un appel au congrès anarchiste international devant se tenir à Londres en septembre 1914 et dont le secrétaire du comité d’organisation était A. Shapiro.

Pendant la Grande Guerre, il fut maintenu réformé n°2 en février 1915 et il fut pacifiste mais, en janvier 1915, préféra se joindre au « noyau » de La Vie ouvrière de Pierre Monatte, plutôt qu’aux Amis du Libertaire de Pierre Martin.

Après la conférence de Zimmerwald en septembre 1915, Hasfeld se trouva au cœur de l’action pacifiste. Le 7 novembre, il cosigna l’appel des syndicalistes opposants à la guerre (voir Paul Véber). Cet appel eut quelque écho et, le 21 novembre 1915, une centaine de syndicalistes se réunirent à la Maison des syndicats et décidèrent la constitution du Comité d’action internationale (CAI), dont Hasfeld fut le trésorier. Il le resta quand, en janvier 1916, le CAI se transforma en Comité pour la reprise des relations internationales (CRRI). Il était alors domicilié 34 rue de Paradis (Xe arr.)

Au printemps 1916, il cosigna le manifeste pacifiste « La paix par les peuples » (voir Charles Benoît) qui s’opposait au Manifeste des Seize (voir Jean Grave).

Monatte prêta à Hasfeld le local de La Vie ouvrière, au 96, quai de Jemmapes, pour qu’il y crée une bibliothèque de prêt, nommée Librairie du travail. Celle-ci fonctionna à partir de fin janvier 1918. Puis, dès le mois de mai, Hasfeld prit l’initiative d’éditer des brochures sur la Révolution russe. C’était le début d’une longue aventure d’éditeur-libraire qui devait durer jusqu’en 1938. Attaché au pluralisme, Hasfeld veilla toujours à faire connaître les différents points de vue idéologiques dans le mouvement ouvrier. A la même époque, il collabora au journal pacifiste L’Avenir international. Le 16 mai 1919, il fut élu à la commission exécutive du Comité de la IIIe Internationale.

Ayant adhéré au PCF en 1923 après le départ de L.-O. Frossard, il y resta malgré le départ de l’équipe de Pierre Monatte en 1924. Il figurait toujours à cette date sur une liste d’anarchistes disparus du département de la Seine. Harcelé et insulté parce qu’il était proche de La Révolution prolétarienne, il fut exclu du PCF en 1927.

Pour un itinéraire plus détaillé, consulter la notice de Marcel Hasfeld dans le Maitron en ligne


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