Dictionnaire international des militants anarchistes
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LUTIER, Philippe, Marius
Né à Paris le 10 décembre 1879 - Employé de commerce – AIA - FRC – CGT – Paris
Article mis en ligne le 11 avril 2016
dernière modification le 22 février 2024

par Guillaume Davranche, ps

Philippe Lutier avait été licencié de la Samaritaine début 1907 à la suite de manifestations pour le repos hebdomadaire. Il travailla par la suite comme employé dans divers magasins d’habillement. En décembre 1908, il prit part avec Violette et Fayadat à la réorganisation de l’Association internationale antimilitariste (AIA) et selon la police préparait la traduction française d’une brochure italienne sur la fabrication pratique d’explosifs. Il était alors le secrétaire du groupe libertaire antimilitariste du XVIIIe arrondissement, adhérent à l’AIA et qui envisageait de publier un journal antimilitariste dans les XVII et XVIIIe arr. Le groupe avait également adhéré au Bureau international anarchiste de Londres (voir Shapiro) fondé après le congrès d’Amsterdam (août 1907). Vers février 1909 il avait été remplacé par Gustave Fessart (ou Frossard ?), au secrétariat du groupe. Sa compagne était également militante.

Début 1909 il était employé au magasin des Dames Françaises où, selon la police il en profitait pour “fournir à tous ses amis des effets à bon compte” et ce qui lui valut d’être renvoyé en février époque où, toujours selon la police, il aurait déménagé tous ses papiers compromettants chez son ami le maçon Gobet, 123 rue Danrémont.
Il était membre en février 1909 du Comité directeur de la Fédération révolutionnaire qui tint son congrès fondateur en avril suivant. Militant du syndicat des employés, il avait été condamné en mars à 6 mois de prison avec sursis pour « escroquerie » après avoir été arrêté en flagrant délit le 8 mars avec deux autres individus, Lalouette et Kammerer. Il était alors membre du groupe révolutionnaire du XVIIIe arrondissement.

À l’aube du 11 juin 1909, son domicile fut perquisitionné dans le cadre de l’enquête sur la vague de sabotage contre les lignes télégraphiques et téléphoniques. Il habitait alors 115, rue Championnet, à Paris XVIIIe arr.

Le 26 juin suivant, sur la demande de Lapeyrière secrétaire du syndicat des musiciens et avec Savoie secrétaire de l’union des syndicats, il organisa et participa avec la CGT à une action directe menée à Luna Park où jouaient des musiciens non syndiqués.

Animateur avec notamment Thuillier du groupe révolutionnaire du XVIIIe, il en démissionna en octobre 1910 après que des compagnons lui aient reproché “son imprudence et son intempérance de langage” et ne fréquenta plus dès lors que les compagnons du Libertaire et de L’Anarchie. Le 19 octobre, lors de la grève des cheminots et des sabotages de voies ferrées, son domicile fut perquisitionné sans résultat. Serlon un rapport de police (20 octobre 1910) il était “tuberculeux et cardiaque, incapable d’agir par lui même” mais aurait caché à son domicile, puis chez son patron, des cartouches de dynamite (cf. APpo BA 1507).

L’année suivante il était membre de la Fédération révolutionnaire communiste (FRC), habitait 12 rue du Ruisseau (18e arr.) et était marié à une ouvrière feuillagiste.

En 1914 il était courtier, domicilié 80 rue Marcadet (XVIIIe) et fut mobilisé à la 20e section de secrétaires d’état-major.


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