Dictionnaire international des militants anarchistes
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BEAULIEU, Émile, Pierre, Marie, Armand “HUBERT”
Né le 8 novembre 1879 à Saint-Servan (Ille-et-Vilaine) - Prote d’imprimerie – FRC – Paris
Article mis en ligne le 1er avril 2016
dernière modification le 2 mars 2024

par Guillaume Davranche, ps

En mars 1910, Hubert Beaulieu était membre, avec entre autres sa compagne, Mauricius, Taralle, Ardin, Vigo et Louis Daubisse, du Groupe révolutionnaire des écoles qui se réunissait 12 rue Flatters à Paris 5è, et adhérait à l’idée de Gustave Hervé qu’il fallait créer un Parti révolutionnaire associant toutes les tendances (socialistes, anarchistes et syndicalistes) partisanes de l’action directe. Lors d’une conférence du groupe sur le terrorisme, tenue le 21 juillet, il avait affirmé que si le terrorisme était utile en Russie pour "jeter à bas l’absolutisme", il n’en était pas de même en France et qu’il n’avait confiance qu’en "l’organisation des masses par les syndicats et la CGT". Il avait été contredit par le secrétaire du groupe, Daubisse, qui avait affirmé que le terrorisme se justifiait autant en France qu’enRussie, ajoutant que "En 1894, à l’époque des Ravachol, des Vaillant et des Emile Henry, la bourgeoisie était moins arrogante qu’aujourd’hui".

En septembre 1910, il participa à la réorganisation du Libertaire (voir Pierre Martin) puis aux réunions préparatoires à la formation d’une nouvelle fédration. Lors d’une réunion tenue le 17 octobre 1910, 13 rue Niepce, et à laquelle avaient participé une quarantaine d’assistants - dont Gras, Dalmais, Schneider, Jobert et Ardin - Hubert Beaulieu avait été le rédacteur avec Jobert de l’appel Vers le fédéralisme, reprenant le programme de l’ancienne Fédération révolutionnaire dont le mot "sabotage" avait été supprimé. Une nouvelle réunion avait eu lieu le 31 octobre et avait réuni, selon la police, une centaine d’assistants sous la présidence de d’André Schneider. Le 13 novembre lors d’une réunion tenue 70 rue des Archives et à laquelle assistèrent près d’une centaine de militants - entre autres Ruff, Combes, Peronnet, Beaulieu, Drey, Goldsky et Rival (ou Rivais)- il fut un des cofondateurs de la Fédération révolutionnaire communiste (FRC) dont le siège fut fix"é au 5 Passage Corbeau, et en décembre avait lancé un appel pour la formation d’un groupe révolutionnaire dans les XIXe et XXe arrondissements. Le local de la FRC servait également de lieu de réunion au groupe des libérés des bagnes militaires, à la Jeunesse de l’épicerie, aux Causeries populaires, à la Jeunesse révolutionnaire, etc… Lors des débats sur le nom de l’organisation, Henry Combes, Hubert Beaulieu, Peronnet et Couture notamment avaient insisté pour que le mot anarchiste y figure. tandis que Goldsky, au nom de la Guerre sociale avait alors déclaré que ce groupe, ne pouvait rejoindre la Fédération après qu’ait été adopté le nom de fédération anarchiste. Il lui avait été répondu que La Guerre sociale "n’avait d’autre but que d’embrigader les anarchistes pour s’arroger le titre de créatrice du mouvement, mais qu’on ne voulit ni pontifes, ni bureaux, c’est à dire qu’on refusait toute autorité".

Le 10 décembre 1910, lors d’une réunion de la Fédération, il avait notamment déclaré : " En dépit des lois nouvelles frappant les saboteurs et les apologistes du sabotage, la Fédération communiste continuera de préconiser l’action directe comme seule efficace pour obtenir gain der cause au prolétariat en révolte”.

En janvier 1911 il avait été l’organisateur avec Schneider d’une fête tenue rue Boyer au profit du Libertaire dans laquele Pierre Martin avait fait une conférence sur "les débuts de la presse anarchsite" et où avaient été entonné s de nombreux chants et des récits par un chansonnier et dont certains appelaient "à la violence contre la police et engageant à faire usage du revolver pour se défendre en cas d’arrestation".

Le 10 avril 1911, il fut désigné avec Auguste Dauthuille, Pierre Martin et André Schneider, pour faire partie du comité fédéral de la FRC.
Néanmoins il continuait semble-t-il d’être influencé par l’hervéisme car, le 25 mai, lors d’une conférence sur « dictature et révolution » au Foyer populaire de Belleville, 5, rue Henri-Chevreau, à Paris 20e, il défendit des options collectivistes qui hérissèrent l’auditoire. Il avait notamment affirmé que "pour éviter une contre-révolution…on établirait une sorte de dictature" qui serait abolie uniquement "lorsque la société communiste serait institué". Il avait alors été vivement pris à partie par le compagnon Eugène Martin le secrétaire de la FRC.

Le dimanche 4 juin 1911 Hubert Beaulieu avait particié, rue Henri Chevreau au congrès de la FRD qui avait réuni 70 délégués - dont Marcel Butet, Eugène Martin, Emile Guichard, Paul Trouillier, Schneider, Jacquemin, Michel Petit, Jacques Bonhomme, S. Delon, les frères Buthels, José Landes, Ernest Dute, Tené Dubois - représentant environ 400 membres et y avait défendu les thèses de l’antipatriotisme et de l’antimilitarisme et avait appelé à former dans chaque localité d’importance un groupe révolutionnaire. Suite à son appel en cas de guerre à saboter les voies ferrées et les ouvrages stratégiques, il avait été proposé, comme Jacques Bonhomme qui avait tenu les mêmes propos, à l’inscription au Carnet B.
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Il se lança ensuite dans la fondation d’un bimensuel, Le Pamphlet du vieux Diogène (n°1, 8 juillet 1911) qui n’eut que 2 numéros et publia la brochure "Marianne et la mobilisation" dont il était l’auteur.

Il figura, parmi d’autres, à la tribune de trois meetings de la FRC contre la guerre les 12, 27 et 30 juillet 1911. À ce sujet, Beaulieu professait assez volontiers des moyens radicaux : aux réunions plénières de la FRC du 4 juin et du 3 août 1911, il préconisa le sabotage d’une éventuelle mobilisation en détruisant les voies de chemin de fer et les postes de télégraphie sans fil. Il habitait alors au 65, rue Lepic, à Paris 18e. C’est Hubert Beaulieu qui proposa, en août 1911, de doter la FRC d’un Bulletin qui lui soit propre.

Fin juillet 1911, suite à des fuites survenues à la FRC, il avait été soupçonné par certains - dont Travers des jardiniers et le socialiste Fiancette des chauffeurs d’auto - de "servir la Préfecture de Police".

A l’automne 1911 il se trouvait semble-t-il, avec sa compagne la belge Hubertine Corman épousée à Paris en nivembre 1910, à Bruxelles où il aurait sollicité une place au Consulat franais.Depuis le 5 dcembre 1911 il résidait 26 rue du Berger à Ixelles.

Il semble qu’il ait ensuite déménagé à Mouy (Oise). Il ne joua alors plus grand rôle au sein de la FRC.

De mars à mai 1912, il donna néanmoins sa signature au Comité antiparlementaire révolutionnaire – impulsé par la FRC – qui mena une campagne abstentionniste à l’occasion des élections municipales de mai. Ce comité rassemblait 25 personnalités anarchistes et/ou syndicalistes révolutionnaires (voir Henry Combes).

En avril 1922 Hubert Beaulieu avait été rayé du Crnet B de la Seine.


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