Dictionnaire international des militants anarchistes
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SUNER VIDAL, Matias
Né le 30 octobre 1915 à Nonaspe (Saragosse) – mort le 9 juillet 1993 - FAI – CNT – Barcelone (Catalogne) – Paris – Perpignan (Pyrénées-Orientales)
Article mis en ligne le 5 mars 2016
dernière modification le 26 octobre 2023

par ps

Né dans une famille de petits propriétaires républicains et anticléricaux qui avaient émigré à Barcelone quand il était encore enfant, Marias Suñer Vidal avait fréquenté jusqu’à l’âge de 12 ans une école privée protestante où il se lia à un autre garçon, Liberto Ros Garro avec lequel il militera ensuite dans le mouvement libertaire.

A 14 ans, il avait commencé à travailler comme apprenti dans un atelier de matériel électrique, puis en mai 1931 était entré à l’entreprise Jorda Vicancos y Basart fabriquant des installations frigorifiques où il allait rester jusqu’en juillet 1936 et y apprendre le métier de tôlier-soudeur sur métaux. Dès son entrée dans cette entreprise il avait adhéré au syndicat CNT du métal.

En janvier 1932, avec quelques compagnons il fondait le groupe Juventud libre adhérent à la FAI, puis avec l’aide de compagnons plus âgés, dont Juan Bernat Calatayud, un athénée rationaliste qui s’installa d’abord rue Portal Nou, puis rue Tarantana. Cet athénée qui comprenait des salles de réunion, une bibliothèque et un petit théâtre, organisait conférences, cours d’alphabétisation et des sorties champêtres. Il fut assidûment fréquenté par notamment Liberto Ros, Juan Bernat, José Mariño Carballada, Rafael Miñana et par le futur secrétaire de la CNT, Mariano R. Vazquez surnommé alors El Totxo (la Brique).

Lors du mouvement révolutionnaire de décembre 1933, il participa à l’attaque de la caserne d’Atarazanas, puis lors de la révolution d’octobre 1934, participa à la récupération des fusils abandonnés ou jetés dans les égouts par les miliciens catalans indépendantistes.

Le 19 juillet 1936 avec le sous-comité de défense du 4e district de Barcelone, il participa à l’encerclement de la caserne du 1er régiment d’artillerie de Montagne, rue du Comercio, qui se rendit sans combats. Début septembre 1936, intégré à la Colonne Tierra y libertad, au sein de la batterie Sacco y Vnazetti, il partait pour le front d’Estremadure et participait aux combats de Talavera de la Reina.

Vers la fin octobre 1936, à la demande de Mariano R. Vazquez, il regagnait Barcelone où il devenait délégué de guerre au Comité de défense de la CNT et membre des patrouilles de contrôle. Il participait aux combats de rue avec les staliniens en mai 1937 ; dans un témoignage recueilli par César M. Lorenzo, il écrivait : « . J’étais un faïste fanatique et, bien que je n’ai eu aucun contact avec les Amis de Durruti, je voulais en finir avec les communistes. J’ai suivi les cosignes du Comité révolutionnaire secret – formé par Julian Merino, Luciano Ruano et le sergent Manzana – qui dirigea les opérations militaires contre le PSUC ». Après le cessez le feu qu’il considéra comme une capitulation de la CNT-FAI, il fut nommé commissaire d’une batterie côtière, puis commissaire d’un groupe d’artillerie du 5e Corps d’armée commandé par le communiste Juan Modesto.

Après la bataille de l’Ebre (juillet-novembre 1938), il passa en France lors de la Retirada et fut interné aux camps de concentration de SaintCyprien puis transféré au camp d’Agde puis d’Argelès d’où en octobre 1939 il fut envoyé travailler comme soudeur près de Saint-Girons (Ariège). En 1942 il parvenait à s’échapper de la Compagnie de tracailleurs étrangers puis, après avoir franchi la ligne de démarcation, gagnait Paris où, jusqu’à la Libération il allait travailler comme soudeur à l’usine Hispano Suiza de Colombes.

Pendant la guerre il avait “définitivement perdu la foi en l’anarchisme. Aboutissement logique de mes doutes de plus en plus grands de par mon expérience vécue des opérations militaires, des conflits partisans, de la façon de se conduire des être humains en général… J’ai cependant persisté à croire que, dépouillées de leurs fatras dogmatiques, il demeurait quelque chose de valable et même d’indispensable pour l’avenir dans les idées libertaires”. Aussi lors de la scission survenue en 1945 dans la CNT en exil, il adhéra à la tendance favorable à la participation au gouvernement républicain. Il fut alors nommé secrétaire de la FL de Paris de cette tendance et adhéra bientôt au petit groupe regroupé autour de Horacio Martinez Prieto, partisan de la formation d’un Parti libertaire, et dont faisaient entre autres Berbegal, Juan Zafon, Lorenzo Roig, José Mariño et Carlos Calpe. Il défendit par la suite les thèses d’Horacio Prieto sur le "possibilisme" libertaire.

Martias Suñer, qui jusqu’à sa préretraite en 1977 avait travaillé comme soudeur à la SNCF et dans diverses usines de la région parisienne, s’installa par la suite à Perpignan où il fut membre des Agrupaciónes confederales, de la tendance éditant le journal Frente Libertario. Il décéda à Perpignan le 9 juillet 1993.


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