Né en 1912 à Civitavecchia, Paolo Antonini avait emprisonné à plusieurs reprises par les autorités fascistes italiennes avant de parvenir à s’embarquer pour l’Espagne en 1934. Il s’installait à Madrid où il intègrait la CNT et participait très activement à l’importante grève du secteur du bâtiment au printemps 1936. Le 19 juillet il participait à l’assaut de la caserne Montaña de Madrid puis s’enrôlait comme milicien. Il combattait dans la 14° Division commandée par le maçon anarchiste Cipriano Mera et était grièvement blessé à Guadalajara.
A la fin de la guerre civile il parvenait à gagner l’Algérie où il était interné au camp Boghari et dont il s’évadait au bout de quelques mois. En 1940 il était arrêté à Oran et interné au camp disciplinaire de Colomb-Béchar. Il parvenait à s’évader et, déguisé en soldat de la Légion étrangère il parcourait près de 2000 kilomètres, essentiellement à pieds, et arrivait à Casablanca au début de l’année 1941. Le 2 juillet 1942, il était arrêté à Casablanca avec une vingtaine de réfugiés espagnols pour “atteinte à la sureté de l’État” : avec une vingtaine de réfugiés espagnols, il s’était emparé d’un chalutier pour tenter de gagner Gibraltar mais la tentative avait échoué. Pendant vingt jours il était battu et torturé par les gendarmes pétainistes qui voulaient le faire avouer qu’il travaillait pour les services de renseignement britanniques. Le 20 juillet, les gendarmes abattaient Paolo Antonini, prétendant qu’il avait tenté de s’enfuir.