Dictionnaire international des militants anarchistes
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GOUBOT, Albert, Louis
Né le 29 mars 1856 à Eletot (l’arrondissement d’Yvetot) - mort le 16 août 1894 -Typographe ; gardien d’entrepôt - Le Havre (Seine-Maritime)
Article mis en ligne le 6 janvier 2016
dernière modification le 17 mars 2024

par ps

Fils de paysans aisés, Albert Goubot avait reçu une assez bonne instruction. Après la lecture des grands philosophes du XVIIIe, il s’était nourri des théories socialistes puis était devenu anarchiste ce qui lui valut d’être renvoyé de plusieurs ateliers où il travaillait. Selon la police il consacrait “toutes ses ressources à son parti” et était “un convaincu, un fanatique dans toute l’acceptation du mot, et par cela même comme dangereux”.

Lors d’une causerie en mai 1891 où il avait soutenu qu’il était juste de voler ou tuer le capitaliste - “Nous ne faisons que lui reprendre ce qu’il nous a pris” - il avait ajouté : " En 89 on a aboli la Bastille ; plus de mille bastilles ont été édifiées depuis. On n’a pas le droit d’enlever sa liberté à l’homme. On nous traque ; on lâche sur nous gendarmes, sergents de ville, juges ; on veut nous terroriser. Nous répondons par les mêmes armes : la dynamite et la terreur”.

Il était également en correspondance avec divers compagnons à Lyon et à Foix avec Darnaud en particulier.

Fin 1891 Albert Goubot, qui travaillait dans un entrepôt de vins et demeurait 21 rue des Pincettes, militait au groupe du Havre et avait été proposé par L. Lepiez comme volontaire à la gérance de l’organe Le Falot Cherbourgeois publié à Cherbourg par Lepaslier ; mais, ne pouvant quitter Le Havre, sa proposition ne put être retenue. Il était l’un des correspondants de La Révolte et des diffuseurs au Havre du Père Peinard qu’il plaçait également dans les kiosques à journaux de la ville. En avril 1891, ce serait lui qui aurait hébergé Hamelin lors de son passage au Havre.

Fin avril 1892, comme plusieurs autres militants il fut l’objet d’une arrestation préventivement à la manifestation du 1er mai. Lors de la perquisition à son domicile, la police avait saisi un grand nombre de brochures et journaux anarchistes. Il avait été remis en liberté au but de quelques jours.
Il avait été condamné à l’été 1892 (ou 1891 ?) pour « contrebande d’allumettes » à 1 mois de prison et 300 francs d’amende. Le 13 septembre 1892 il fut condamné à 3 mois de prison pour "provocation à attroupement", puis, le 3 novembre suivant à 4 mois de prison et 2 francs d’amende pour "détention de pâte phosphorée". Selon la police il était d’un caractère très violent et très dangereux. Le 1er janvier 1894, lors des rafles ayant suivi l’attentat de Vaillant à la Chambre des députés, il fut l’objet comme plusieurs militants de la région d’une perquisition où la police avait saisi journaux et brochures anarchistes.

Albert Goubot décédait le 16 août 1894 à son domicile, 52 rue de Phalbourg. Son nom figurait sur un carnet d’adresses appartenant à Sébastien Faure qui venait d’être saisi lors d’une perquisition à Aix-en-Provence chez le compagnon Leydet.


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