Dictionnaire international des militants anarchistes
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MERIGNARGUES, Casimir
Né le 5 avril 1856 à Nîmes - Tailleur de pierres – Nîmes (Gard)
Article mis en ligne le 24 septembre 2015
dernière modification le 27 octobre 2023

par ps

Demeurant 8 rue Saint-Felix à Nîmes, Casimir Merignargues était abonné à La Révolte, membre dès 1891 du groupe communiste anarchiste et fréquentait régulièrement les compagnons ce qui lui avait valu d’être fiché en 1893. Il était membre, semble-t-il, de la Ligue des antipatriotes et son nom avait été trouvé dans un carnet d’adresses saisi en mars 1892 chez Léon Lepiez au Havre.Toutefois la police signalait qu’il n’était pas dangereux et travaillait régulièrement. Le 10 juillet 1894, comme plusieurs autres militants de Nîmes, il fut l’objet d’une perquisition au cours de laquelle la police avait saisi un Almanach du Père Peinard pour 1894 et la brochure Les jocrisses de sacristie. Début août, au petit matin, il fut de nouveau l’objet d’une « visite domiciliaire » qui ne put aboutir en l’absence des époux Merignargues, Casimir étant déjà parti à son travail au cimetière Saint-Baudile et sa compagne au lavoir public.

Il était toujours sous étroite surveillance en 1896. Ayant monté l’entreprise de travaux funéraires Mérignargues & Lafont, il écrivit le 11 janvier 1897 une lettre au Préfet pour protester contre cette surveillance : « . Ayant des opinions libertaires, je suis quotidiennement l’objet de visites importunes de la part des policiers… Chaque jour un délégué de Monsieur le commissaire central, vient rôder autour de notre atelier, demande (s’il ne me voit) à l’un ou l’autre des voisins, au concierge du cimetière, à nos concurrents, si j’ai été vu, ce que je fais, etc. Etant de baptême protestant ainsi que mon associé, deux mots de médisance de la part d’un compétiteur déloyal, peuvent suffire à m’écarter de bien des travaux au cimetière… Veuillez donc Monsieur le Préfet me permettre de penser libertairement, ordonner une enquête sur ma conduite et ma moralité et me débarrasser de cette triste surveillance qui me confond avec les suspects, laquelle m’est très préjudiciable et conséquemment me navre au dernier des points ». A la suite de cette lettre un rapport de police, considérant que Mérignargues ne fréquentait plus les réunions, il pouvait être proposé à la radiation des listes d’anarchistes bien que « professant des opinions très avancées ».