Dictionnaire international des militants anarchistes
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DESPLANQUES, Charles, Aristide
Né le 6 février 1877 à Ivry (Seine) – mort le 17 juillet 1951 - Ouvrier coiffeur - AIA - CGT – Paris
Article mis en ligne le 28 février 2007
dernière modification le 14 septembre 2023

par R.D.

Charles Desplanques, domicilié, 15, rue Ferdinand-Duval, Paris, IVe arr., qui aurait participé avec Libertad à l’organe d’éducation intégrale Germinal (Paris, au moins 2 numéros en juillet 1898) fut un collaborateur de Jean Grave aux Temps nouveaux (1895-1914) où il assura la rubrique syndicale. Collaborateur à La Voix du Peuple, l’organe de la CGT, il était également le responsable à la correspondance et à la trésorerie de la revue syndicaliste révolutionnaire L’Action Directe (Paris, 9 numéros de juillet 1903 à février 1905) à laquelle collaboraient régulièrement Delesalle, Victor Griffuellhes, Marc Pierrot, E. Pouget, G. Yvetot, etc.

A l’automne 1903 il était secrétaire de la commission administrative de la Bourse du travail et à ce titre avait été condamné en novembre à 25 francs d’amende pour "outrage à agents" suite à, semble-t-il, une manifestation contre les bureaux de placement où, dan les affrontements avec la police avait été tué l’ouvrier limonadier Lafon (ou Lafond).

Pour avoir signé l’affiche rouge Aux Conscrits de l’AIA (Association internationale antimilitariste) créée en juin 1904 à Amsterdam, il fut poursuivi avec 28 dirigeants de l’AIA et condamné, en décembre 1905, par la cour d’assises de la Seine, à un an de prison et 100 F d’amende. A l’audience il avait notamment déclaré : “L’armée n’est faite que pour protéger les patrons. Tant que cette institution protégera le capitalisme, nous serons antimilitaristes". Il fut libéré en juin 1906 avec une dizaine d’autres des condamnés (voir Gohier).

En ce qui concerne le problème de la désertion sur lequel les anarchistes différaient d’opinion, Desplanques se prononça dans les Temps nouveaux du 26 décembre 1908 “contre tout conseil de désertion”, mais non “contre la désertion”. Il collaborait alors au bulletin L’AIA (Paris, 3 numéros d’octobre à décembre 1906) qui était imprimé dans les locaux du 33 rue de la Grance aux Belles et comptait 55 sections. Ces locaux appelés également Maison des Fédérations avaient été loués et aménagés au printemps 1906 suite à l’expulsion par arrêté du Préfet de la Seine, le 12 octobre 1905, de la CGT des locaux de la Bourse du travail (cf. La Maison des Fédérations/C. Desplanques in Les Temps nouveaux, 13 octobre 1906).

Fin 1907 il était membre avec notamment P. Delesalle, Castagné, Merheim et R. de Marmande (voir ce nom) du bureau du groupe dit de la liberté d’opinion formé début 1906 pour aider financièrement les détenus politiques et leurs familles.

Mais c’est sur le plan syndical que ce militant exerça l’action la plus étendue. En 1904, l’Union des syndicats de la Seine ayant décidé de se doter de quatre secrétaires permanents, furent élus à ces postes Baumé, Bouanchaud, Desplanques et Dubéros. Il était également secrétaire adjoint de la Chambre syndicale des ouvriers coiffeurs et fut avec Boullier l’un des administrateurs de la revue syndicaliste révolutionnaire L’Action directe (Paris, 9 numéros de juillet 1903 à février 1905) dont le gérant était Matteoda.

De 1904 à 1914, Desplanques assista à plusieurs congrès nationaux corporatifs : au XIVe — 8e de la CGT — Bourges, septembre 1904 ; au XVIe, Marseille, 5 au 12 octobre 1908, il était alors le secrétaire adjoint de la CGT ; au XVIIIe, Le Havre, septembre 1912. Au congrès de Marseille, il intervint au sujet de la Voix du Peuple dont il était, par interim — Pouget étant détenu depuis le 1er août — un des secrétaires avec Thil puis avec Robert qui remplaça Thil le 28 octobre — (cf. compte rendu, pp. 111-113). À la suite de ce congrès, Desplanques fut élu adjoint à Yvetot au secrétariat de la Fédération des Bourses du Travail par 56 voix contre 12 à G. Paul.

En mai 1908, lors de la formation d’une fédération anarchiste de la Seine dont Marceau Rimbault, anti syndicaliste, avait été nommé secrétaire, Desplanques, représentant de la tendance pro-syndicaliste - tout comme Marmande, Grandidier et Roussel - avait particulièrement été mécontent de ce choix qui ne tarda pas à paralyser l’action de cette nouvelle fédération.

Mobilisé en 1914, Desplanques était, en février 1916, infirmier affecté à une ambulance, secteur postal 139.

Après la guerre, Desplanques ne milita plus dans le mouvement syndical, mais continua à fréquenter les libertaires, ceux du moins des revues Les Temps nouveaux (Paris, 24 numéros du 15 juillet 1919 à juin 1921) et Plus loin (n° 1, 15 mars 1925) animées toutes deux par le Dr Marc Pierrot. Il fut notamment gérant et administrateur de Plus loin. Début 1924 il fut chargé de centraliser “toutes pièces, imprimés, documents ou photographies” concernant Kropotkine afin de les faire parvenir au Musée Kropotkine, inauguré à Moscou le 9 décembre 1923 et dont les responsables étaient Sophie Kropotkine, Vera Figner et N. Lebedeff.

À partir de mars 1927, ayant déménagé en grande banlieue, il n’assura plus que la gérance. L. Haussard lui succéda en avril 1931.

Marié à Paris, IIIe arr., le 28 mai 1904, Ch. Desplanques mourut à Paris, IVe arr., le 17 juillet 1951.

Outre les titres cités dans la notice, Charles Desplanques avait collaboré à un très grand nombre de titres de la presse libertaire et syndicaliste révolutionnaire dont : - L’Almanach de la révolution pour… (Paris, 1901-1913) ; - L’Avant-Garde (Paris, 46 numéros du 23 avril 1905 au 4 mars 1906) ; - Le Combat social (Limoges, 35 numéros du 1er décembre 1907 au 21 mars 1909) ; - L’Émancipaateur (Liège, 52 numéros du 18 septembre 1910 à mars 1913) ; -Germinal (Amiens, 391 numéros du 19 novembre 1904 au 27 juillet 1914) ; - Regeneration (Paris, 1896-1908) don, t le rédacteur principal était Paul Robin ; - Le Travailleur des Ardennes (Charleville, au moins 32 numéros de mai au 31 décembre 1908).

OEUVRE : Barbiers, perruquiers, coiffeurs, Paris, 1927, x-278 p. (collection « Bibliothèque sociale des métiers), Bibl. Nat. 8e V 47 345.


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