Dictionnaire international des militants anarchistes
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DESGRANGES Pierre, François “Grange”
Né à Villefranche-sur-Saône (Rhône) le 10 juin 1865 – mort le 16 juillet 1898 - Ouvrier en balais - Lyon & Villefranche-sur-Saône (Rhône)
Article mis en ligne le 27 février 2007
dernière modification le 7 septembre 2023

par R.D.

Pierre Desgranges était le fils de François Desgranges, ouvrier en balais et militant anarchiste, et le frère aîné de Victor Joany également ouvrier en balais et également militant anarchiste.

Après avoir longtemps habité chez ses parents à Villefranche-sur-Saône, Pierre Desgranges se fixa à Lyon au début de l’année 1890. Il s’y maria, en septembre 1894, avec Marie Canova, dévideuse, sa concubine.
Il habita successivement aux Brotteaux, cours Lafayette, puis dans le Vieux Lyon, rue du Boeuf.

Ses activités ne tardèrent pas à attirer l’attention de la police qui perquisitionna chez lui à plusieurs reprises : le 30 mars 1892, le 17 novembre 1893, le 1er janvier 1894 (il fut alors écroué en vertu de la loi du 18 décembre 1893, sous l’inculpation de participer à une association de malfaiteurs, puis remis en liberté faute de preuves le 8 janvier 1894). Une dernière perquisition eut lieu à son domicile le 6 juillet 1894.

Desgranges était en relations avec Louise Michel, Sébastien Faure et Jean Grave. Le 27 décembre 1891, il participa, aux Brotteaux, à la constitution d’un groupe de la Jeunesse antipatriote et, aux approches du 1er mai 1892, s’occupa, avec ses amis, de la préparation de la manifestation avec le souci de rechercher le recours à la violence.

En février 1892, il fonda un groupe anarchiste Les Ennemis de toute candidature et fréquenta les réunions du groupe croix-roussien Ni Dieu, ni maître, installé rue du Mail. Ce même mois de février c’est lui qui avait écrit à Louis Charveron à Paris pour lui commander une centaine d’exemplaires du journal Le Conscrit que le groupe se proposait de diffuser notamment lors des opérations de tirage au sort.

Lors des élections législatives de 1893 il fit, dans le 1er arr. de Lyon, acte de candidature abstentionniste.

S’agit il du Desgranges qui, le 1er janvier 1894, avait été arrêté avec 26 autres compagnons de Lyon puis avait été remis en liberté le 8 janvier après interrogatoire ?

Vers 1896 il s’efforça de coordonner l’action des groupes anarchistes dispersés dans Lyon et proposa, sans succès, la constitution d’une société régulière dont la couverture légale faciliterait les réunions et les conférences des compagnons. À cette époque il tenta, avec l’aide du Cercle de l’Égalité de fonder une bibliothèque anarchiste, la "bibliothèque scientifique piur tous", initiative qui fut reprise l’année suivante par Marius Loenger et il participa, aux côtés de Sébastien Faure, à une active campagne abstentionniste.

Mais Desgranges poursuivait encore une autre idée : il avait le projet de fonder une revue lyonnaise internationaliste La Jeunesse Nouvelle. À force de persévérance (et de souscriptions) il parvint à louer, 9-11, rue de la Monnaie, un local qui servit de salle de réunion et de siège à la revue dont le premier numéro parut le 5 décembre 1896. La revue à laquelle ont collaboré entre autres Bordat, Augustin Hamon, Lempol, Loys Dormain et Henri Perceval a publié au moins trois numéros (n°3, 6 février 1897).

Le 18 mai 1897, Desgranges quitta Lyon pour aller habiter chez son frère Victor, à Villefranche-sur-Saône, 8, rue des Tanneurs. En avril 1898, il tomba gravement malade et, après un séjour à l’Hôtel-Dieu de Lyon, il fut ramené à l’hôpital de Villefranche-sur-Saône où il mourut le 16 juillet 1898.


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