Ouvrier à la Manufacture d’armes de Saint-Étienne, Alexandre Samuel, marié et père de deux enfants avait été à plusieurs reprises dans les années 1880 le secrétaire des groupes stéphanois… En 1884 il diffusait à Saint-Étienne le journal L’Affamé (Marseille). Au début des années 1890 il aurait participé avec Larouerr à la fondation du groupe La revanche des mineurs. Il demeurait à cette époque 11 Place Sainte Barbe, après avoir résidé précédemment 36 rue de la Badouillère. En 1890 il avait également assuré le secrétariat du groupe Les Libertaires et du syndicat des hommes de peine local.

Selon un rapport de police, il était « bon époux, bon père » et « ne se montrait absolument pas par crainte de se faire renvoyer de la Manufacture » ; incapable d’entretenir une correspondance qui aurait été faite par sa femme, la police jugeait qu’il ne devait « pas avoir de très grandes relations au dehors ».

En septembre 1891 il fut poursuivi devant le tribunal correctionnel de Saint-Étienne, suite à une conférence tenue par Sébastien Faure le 25 août précédent dans laquelle n’avait pas été formé un bureau. Défendu par Sébastien Faure lui-même, il fut condamné à 15 fr d’amende tandis que son camarade Monnier, également poursuivi, était condamné par défaut à 1 jour de prison et 11 fr d’amende.

Samuel qui, selon la police, était également le correspondant du Père Peinard, avait état l’un des organisateurs du groupe La Bombe avec notamment Chosson, Ricard et Dumas. En 1892 il demeurait 1 rue de l’Epreuve où le 28 mars - comme 13 autres militants dont Masson, Fauvet, Ricard, Rousset, Bertholat, Chapoton, Ferraton, Étienne Faurre, Jean Faure - il fut l’objet d’une perquisition. Il était alors membre du groupe L’Alliance anarchiste qui s’était reconstitué en février 1892 et dont faisaient entre autres partie Crepet, Devaumann, J. Faure, F. Ledin, Pyat, Renard, Ricard, Rullière et Solvery. Comme de nombreux compagnons en France, il fut arrêté, après avoir opposé une vive résistance, fin avril 1892 préventivement à la manifestation du 1er mai. Début juin il était toujours emprisonné avec notamment Crépet et Ricard.