Suite à une révolte paysanne à Alcala del Valle (Cadix) à l’été 1903, où avaient été tués trois paysans, Salvador Mulero Medina avait été emprisonné avec plus de 200 autres, et torturé avec plusieurs autres paysans - dont Juan Villalon Jimenez, Francisco Romero Dorada, José Pulido Jimenez, José Listan Pulido et Rodrigo Mu☺oz Villalon - ce qui amena le journal Solidaridad obrera à déclencher une campagne de solidarité. En 1904 il dénonça dans une lettre publiée par El Rebelde et reproduite partiellement dans La Petite République, les tortures dont il avait été l’objet : “Le 4 août 1903, j’étais chez moi, blessé au bras gauche d’une balle de fusil Mauser. Les gendarmes m’ont arrêté et conduit à leur poste-caserne. Ils m’enfermèrent dans une pièce avec eux, me frappant brutalement, me poussant les uns vers les autres, jusqu’à ce que je tombasse par terre. J’y restai évanoui une demi-heure. Puis les mêmes gendarmes me relevèrent, me passèrent une corde au cou avec un nœud coulant et me suspendirent au plafond. Comme, malgré cela, je n’avouais pas des faits que j’ignorais totalement, ils nouèrent une corde au bout de mon pied gauche, un autre bout aux testicules ; ils frappèrent sur mon pied gauche de manière à me faire allonger la jambe et tirer moi même la corde.
Comme je ne tirai pas suffisamment, ils me donnèrent des coups sous le menton, me forçant à faire un mouvement violent qui produisait l’effet qu’ils désiraient.
Après cela, je fus enfermé sept jours sans la moindre assistance de médecin et sans avoir rien à manger.”
Lors d’un interrogatoire, à la question quelle était sa religion, il avait répondu “J’ai la religion de l’ouvrier”.
Salvador Mulero Medina, père d’une petite fille née après son emprisonnement, est décédé au pénitencier de San Miguel de los Reyes (Valence) en 1909. De nombreuses sociétés ouvrières et groupe anarchistes de la région avaient participé à ses obsèques à Valence.