Dictionnaire international des militants anarchistes
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AGUGGINI, Ettore
Né à Milan le 23 mars 1902 - mort le 3 mars 1929 - Mécanicien - Milan (Lombardie)
Article mis en ligne le 20 février 2007
dernière modification le 7 septembre 2023

par R.D.
Ettore Aguggini

Orphelin de mère à l’âge de cinq ans, Ettore Aguggini, après avoir été à l’école primaire, avait travaillé comme appprenti puis comme ouvrier mécanicien dans une entreprise métallurgique. C’est après avoir lu « L’unique » de Stirner qu’il adhérait aux idées anarchistes. Dans l’immédiate après guerre il faisait partie d’un groupe individualiste où il allait se lier d’une forte amitié avec Giuseppe Mariani et Giuseppe Boldrini.

Dans la période 1919-1921 marquée par de fortes luttes et une répression importante, il allait participer à toutes les manifestations. Le 19 avril 1919, lorsque les fascistes avaient attaqué pour la première fois le siège du journal socialiste Avanti, il avait fait partie des contre manifestants. Lors des grandes grèves de 1920 il avait participé aux batailles avec la police ainsi qu’à plusieurs attentats contre des symboles de la bourgeoisie : les 26 juin et 8 août 1920 contre le restaurant Cova, le 14 octobre 1920 contre l’auberge Cavour qui devait héberger la délégation anglaise au congrès de la Société des nations.

En 1921, il faisait partie chaque jour du groupe de militants qui défendaient chaque jour les locaux du quotidien Umanità nova contre les attaques des fascistes et de la police. Après l’emprisonnement sans jugement de nombreux militants anarchosyndicalistes, puis de Malatesta et d’autres rédacteurs du quotidien anarchiste qui avaient entamé une grève de la faim pour obtenir d’être jugés, Ettore Aguggini, Giuseppe Mariani et Giuseppe Boldrini décidaient d’attenter à la vie de Gasti, chef de la police de Milan et futur préfet fasciste. Le 21 mars 1921 les trois hommes déposaient une bombe au théâtre Diana qui, mal placée, épargnait Gasti mais causaient 21 morts et 80 blessés parmi les spectateurs. Aussitôt après les fascistes et la police dévastaient la rédaction et l’imprimerie de Umanità nova ainsi que le siège de l’Union Syndicale Italienne (USI) et arrêtaient de nombreux militants. Ettore Aguggini qui s’était enfui à Lodi, avait ensuite gagné Ancône où il était arrêté en avril.

Lors du procès, il revendiquait la responsabilité de l’attentat. Au président qui l’interrogeait sur les raisons de sa participation, il avait répondu : “l’attentat a été décidé au sixième jour de la grève de la faim de Malatesta et ses compagnons. Durant ces jours nous avions attendu une intervention de la part du gouvernement… nous attendions que les autorités judiciaires se décident à fixer la date du procès. Nous attendions aussi l’aide des socialistes et, en définitive, nous espérions que le peuple manifeste au lieu de rester indifférent. En pareille situation nous étions désespérés d’être seuls”. Ettore Aguggini était condamné à 30 ans de prison et interné à la prison San Vittore de Milan. Après la prise du pouvoir par les fascistes, il était transféré au pénitencier de Alghero où il allait souffrir de conditions de détention extrêmement difficiles. Dans une note qu’il était parvenu à communiquer à Giuseppe Mariani au pénitencier de Santo Stephano, il écrivait : “Je suis abandonné de tous. Depuis que je suis à Alghero je n’ai reçu que soixante lires. Toi, qui est plus connu, fais savoir à … de m’expédier un peu d’argent. Tu sais que je mange beaucoup, et je souffre terriblement de la faim. Je sens des malaises que je n’avais jamais encore ressentis. Meilleur souvenir de ton Gavroche”. Tombé malade Ettore Aguggini est mort au pénitencier de Alghero le 3 mars 1929.


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