Dictionnaire international des militants anarchistes
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TURI, Antonio
Né le 23 décembre 1882 à Montemesola – mort début mars 1961 - Cheminot – PCI - USI – Barletta & Tarento (Pouilles)
Article mis en ligne le 10 octobre 2014
dernière modification le 7 septembre 2023

par ps

Antonio Turi avait été amené à l’anarchisme par son frère aîné Francesco Paolo. Tous deux étaient cheminots, membres du groupe anarchiste de Barletta et participèrent très activement aux luttes ferroviaires de mats 1913. Fin mai 1915 il fut dénoncé pour avoir distribué clandestinement des tracts contre la guerre et fut obligé de quitter la région pour aller à Tarente.

Dès la fin de la guerre il participait avec Raffaelle Frugis à la réorganisation du syndicat des cheminots et à l’organisation à Tarente en juin 1919 d’une chambre du travail anarcho-syndicaliste adhérente à l’USI, comptant 8.000 adhérents et dont il fut nommé secrétaire. Il en fut le délégué lors du 4e congrès de l’USI tenu à Rome du 10 au 13 mars 1922. Au même moment les cheminots, appuyés par le syndicat des dockers dont le secrétaire était le communiste O. Voccoli, lançaient une grève générale pour obtenir la journée de 8 heures ; le 30 mars 1922 au siège du syndicat des cheminots 150 représentants des différents groupes politiques et syndicaux décidaient de la formation d’un « front unique prolétarien » contre le fascisme, une position qui était défendue depuis 1921 par le cercle libertaire communiste des jeunesses et la Ligue anarchiste dont Turi était membre. C’est ce « front unique » qui organisa la grève du 1er août 1922 où l’armée fut réquisitionnée pour remplacer les cheminots ; Turi, dont la compagne Maddalena Carrino s’était allongée sur les rails pour empêcher la circulation d’une locomotive, fut alors licencié avec sa compagne. pour « entrave à la liberté du travail ».

En juin 1923, tout en se déclarant toujours anarchiste, Turi s’inscrivit au Parti communiste italien (PCI) avec lequel il participa à la campagne électorale de 1924. De juin 1925 à mars 1927 et soupçonné d’effectuer des collectes pour le Secours Rouge, il fut l’objet d’incessantes perquisitions qui furent toutes négatives. En mai 1926 un nouveau front unique entre anarchistes et communistes avait été formé à Tarente et en décembre Turi fut inscrit comme un élément « dangereux pour l’ordre national de l’État ». En 1928 il participa à la campagne abstentionniste contre « l’élection plébiscitaire ». Le 21 janvier 1929 il était arrêté par la police sous l’accusation d’avoir voulu célébrer l’anniversaire de la mort de Lénine et était alors suspecté d’être le principal responsable du « mouvement subversif ».

En février 1932, lors d’une réunion clandestine, il fut nommé secrétaire provincial du PCI, poste qu’il occupa jusqu’en janvier 1933. Arrêté le 14 mars 1934, il fut emprisonné à Bari jusqu’à la fin octobre. En septembre 1937, peu après avoir trouvé un emploi sur les chantiers navals après une longue période de chômage, il fut licencié. Le 21 juin 1940 il fut interné à Mercogliano (province d’Avellano) jusqu’en septembre 1941.

Lors de l’armistice et avec un groupe d’ouvriers il décida de mener l’épuration des éléments fascistes des chantiers navals et organisa une grève qui fut alors sabotée par la direction communiste. Le 1er mai 1944 il dénonça la bureaucratie et la ligne politique menée par le Comité de libération nationale ce qui provoqua divers remous au sein de la fédération communiste et aboutit finalement à son exclusion du parti et du syndicat à la fin décembre 1947. Angelo Turi réintégra alors le mouvement anarchiste de Tarente où il restera actif jusqu’à son décès début mars 1961.


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