Dictionnaire international des militants anarchistes
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DUBOIS, Alcide
Né 29 septembre1856 aux Bois - décédé 8 septembre 1912 - Ouvrier horloger - AIT - Saint-Imier (Suisse)
Article mis en ligne le 16 juin 2014
dernière modification le 20 avril 2024

par Gianpiero Bottinelli, Marianne Enckell, ps

Militant de la Fédération jurassienne, Alcide Dubois, qui travaillait comme ouvrier emboiteur "faiseur de secrets", avait été délégué au congrès de l’AIT à Berne en 1876. Il fut condamné à trente jours de prison pour sa participation à la manifestation commémorative de la Commune de Paris, en mars 1877 à Berne.

En décembre 1889 il avait été l’un des témoins à décharge lors du procès des compagnons Albert Nicolet (voir ce nom), Ferdinand Hänzi et Félicien Darbellay poursuivis pour la diffusion du Manifeste des anarchistes suisses. Devant la cour il avait regretté “de n’avoir pas toujours été un anarchiste sans restriction et de s’être occupé de fadaises légales, telles que l’organisation du travail par l’État” et avait revendiqué la diffusion du Manifeste.

Membre du comité de la Fédération des remonteurs (1886-1888), représentant ouvrier au comité de la Fédération horlogère mixte (1887-1889) et cofondateur de l’Union ouvrière de Saint-Imier (1891), il participa au lancement du Socialiste, éphémère organe romand (1891-1892). En 1892, il publia avec Albert Nicolet et Jules Coullery la brochure Les anarchistes et ce qu’ils veulent, signée « Un groupe d’anarchistes suisses, largement diffusée et traduite en italien.

En mars 1893, le fabricant horloger Gygax licencia une dizaine d’acheveurs qui avaient refusé de faire des heures supplémentaires non rémunérées ; en mai, il essaya de baisser les salaires et de favoriser les ouvriers non syndiqués. Les ouvriers ripostèrent en donnant leur quinzaine, puis le 29 mai ils manifestèrent devant la fabrique et lancent des pierres contre les vitres ; l’émeute grandit avec l’arrivée des gendarmes et des pompiers, et fit une vingtaine de blessés. Les gendarmes arrivés de Berne (chef-lieu du canton) arrêtèrent 32 ouvriers. Dubois fut condamné en mai1894 à dix mois de prison pour avoir été meneur et s’être déclaré anarchiste (tout comme Jules Coullery, Ernest Droz et Alexis Meyrat).

Le 26 septembre 1894 il fit l’objet d’un arrêté d’expulsion "préventif" de France à lui "notifier en cas de découverte". Toutefois au printemps 1895 il figurait l’État signalétique confidentiel des anarchistes étrangers non expulsés résidant hors de France.

Il resta toujours fidèle à ses convictions anarchistes. En 1908 il était l’un des animateurs du Groupe d’instruction mutuelle de Saint-Imier, avec Jules Coullery, Ernest Droz et Émile Flotron. Correspondant occasionnel du journal socialiste La Sentinelle, il publia encore la brochure Patrie, Patriotisme (Ed. Cercle ouvrier, Saint-Imier 1912).

Alcide Dubois est décédé à Saint-Imier le 8 septembre 1872.


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