Dictionnaire international des militants anarchistes
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QUERTINMONT, Jules “SPARTACUS”
Né dans la région de Jumet (Belgique) - Ouvrier verrier – Belgique – Pennsylvanie (USA)
Article mis en ligne le 12 mai 2014
dernière modification le 7 septembre 2023

par Michel Cordillot, ps

Originaire de la région de Jumet, Jules Quertinmont fit son apprentissage de souffleur de verre en Belgique en 1869-70. Parti travailler aux États-Unis en 1884 à la suite d’une grève, il s’installa d’abord à Meadville, puis au bout d’un mois partit à Bradford. Il adhéra peu après son arrivée à l’Union des verriers américains (LA 300 des Knights of Labor).

Installé à Jeannette (Pennsylvanie), il s’abonna en janvier 1896 à L’Ami des ouvriers (Hastings, 1er août 1894-15 mai 1896) sous-titré « Organe des travailleurs de langue française aux États-Unis » ayant succédé au Réveil des mineurs et édité par Louis Goaziou et devint rapidement un militant syndical écouté. En 1897, il représentait les souffleurs de verre au sein du bureau exécutif national de l’Union des verriers à vitre.

Proche des anarchistes, lecteur fidèle et généreux de La Tribune libre « Organe socialiste libertaire » (Charleroi, 25 juin 1896-14 août 1900) à dater de son lancement, Jules Quertinmont participa à Jeannette à la réunion publique et contradictoire qui opposa en septembre 1897 Louis Goaziou et ses amis anarchistes à Albert Delwarte, héraut des socialistes de leoniens, et il intervint dans le cours des débats. Favorable au lancement d’une coopérative ouvrière de verriers, il polémiqua avec les porte-parole du Socialist Labor Party, qui estimaient qu’il ne s’agissait pas là d’un projet prolétarien. En juin 1898, il annonça que le projet de coopérative verrait le jour à Converse (Indiana), où la municipalité avait offert des conditions d’installation avantageuses.

En 1899-1900, Jules Quertinmont donna à La Tribune libre de nombreuse chroniques traitant de la vie de l’Union des verriers en les signant du pseudonyme Spartacus (dont la véritable identité ne fut dévoilée qu’en juillet 1900).

En 1901, Jules Quertinmont fut élu membre du conseil des directeurs de la verrerie coopérative de Jeannette. Il fut aussi l’un des tout premiers abonnés à L’Union des travailleurs « Organe d’émancipation ouvrière » (Charleroi, mars 1901-novembre 1916) en juin 1901. Il restait pourtant en désaccord avec les socialistes sur la question de la participation aux élections, se déclarant convaincu que le bulletin de vote ne pouvait apporter de changement. Il mettait quant à lui tous ses espoirs dans l’action syndicale et coopérative. Il tenait par ailleurs un discours avancé sur la question des femmes. Dans un article intitulé « La femme », publié en octobre 1901, il écrivait : « La femme libre deviendra la compagne libre et égale de l’homme. Les lourdes et souvent criminelles chaînes du mariage actuel seront brisées. »

Début 1902, Jules Quertinmont démissionna de sa coopérative de Mount Jewett pour aller s’investir dans le lancement de la coopérative de Point Marion, et ce en dépit des avertissements qui lui avaient été prodigués de tous côtés. Il dut bien vite admettre que de nombreuses erreurs avaient été commises au départ, qui rendirent les débuts de l’entreprise chaotiques, et conduisirent à une démobilisation des ouvriers actionnaires. Il retourna peu après passer quelques semaines en Belgique, où il arriva le 30 juillet. Il fit alors parvenir à la rédaction de L’Union des travailleurs un article sur les verriers belges, dans lequel il dénonçait la malédiction que constituaient pour l’ouvrier les « assommoirs ». Pour fêter son retour du Vieux Pays en compagnie de plusieurs autres verriers en octobre, la Jeannette Glass C° organisa un banquet en plein air auquel plus de 200 personnes assistèrent.

En février 1903, Jules Quertinmont était toujours président de la Jeannette Glass C° de Point Marion, et il exprimait l’espoir de voir bientôt tous les verriers réunis au sein de la LA 300. Il s’était à cette date sensiblement rapproché des socialistes puisqu’il plaça à Arnold trois abonnements à L’Union des travailleurs.

Rentra-t-il en Belgique ou décéda-t-il peu après ? On perd en tout cas sa trace après février 1903.


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