Dictionnaire international des militants anarchistes
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ABOS SERENA, Miguel
Né le 29 septembre 1889 à Saragosse - mort le 28 novembre 1940 - Ouvrier métallurgiste - MLE - CNT - Barcelone (Catalogne) - Saragosse (Aragon)
Article mis en ligne le 20 octobre 2006
dernière modification le 27 octobre 2023

par ps
Miguel Abos Serena

C’est à Barcelone où il avait émigré très jeune à la recherche de travail que Miguel Abos Serena avait commencé à militer au syndicat CNT du métal -il travaillait comme traceur- où il allait jouir d’un certain prestige. Très actif lors de la grève de 1917, il a été le délégué des chaudronniers en cuivre au congrès régional de la CNT catalane à Sants en 1918 où étaient représentés 75.000 adhérents par 164 délégués. Déporté à La Mola en 1920, il était retourné ensuite à Saragosse pendant les années du pistolérisme et s’était intégré au syndicat du bâtiment - il travaillait comme employé de bureau- où il se fit remarquer pour ses capacités organisationnelles et son intégrité morale. Le 16 juin 1922 il assistait au plenum clandestin de Saragosse et à compter de cette date ne cessât d’acquérir une importante renommée, en particulier comme orateur et conférencier. Bien que sympathisant des thèses trentistes, il ne s’alignât pas sur elles et continuera d’entretenir des liens amicaux avec les militants de la Peña Salduba de Saragosse et en particulier avec Antonia Maymon, Isaac Puente Amestoy et Jesus Alcrudido. C’est sans doute à cette époque qu’il est devenu franc-maçon.

En juin 1931 il était délégué au 3e congrès de la CNT à Madrid où, à la demande de la délégation asturienne, il avait été désigné pour conduire une délégation au Ministère du travail afin d’appuyer la revendication de la journée de huit heures.

Emprisonné après l’échec du mouvement insurrectionnel de décembre 1933, il fut libéré au printemps 1934 et s’opposa à la reconduction d’une grève générale interprofessionnelle menée par la CNT en solidarité avec des conducteurs de bus et des traminots licenciés. Cette grève commencée le 4 avril et organisée par Miguel Yoldi le secrétaire du Comité national, se terminera le 9mai par un succès total : réadmission des licenciés, libération des derniers prisonniers politiques et réouverture des syndicats fermés par le gouvernement.

Miguel Abos (années 1930)

Début 1936 Miguel Abos était membre du Comité national de la CNT. Proche de la tendance trentiste, lors d’un meeting à Saragosse, à propos des élections qui allaient voir la victoire du front populaire, il avait déclaré : “Commettre la maladresse de mener une campagne abstentionniste équivaut à fomenter un triomphe de la droite. Or, nous savons tous, par une amère expérience de deux ans de persécution, ce que la droite veut faire. Si la droite triomphait, je vous assure qu’elle soumettrait toute l’Espagne à une répression aussi féroce que celle des Asturies”. (cf. Congreso confederal de Zaragoza). C’est à la même époque qu’il fut chargé avec Garcia Oliver par Horacio Prieto de négocier le retour au sein de la CNT des syndicats d’opposition (trentistes). Il prit une part très active lors du congrès de la CNT en mai à Saragosse où il défendit la participation aux élections pour barrer la route au fascisme et obtenir l’amnistie des militants emprisonnés

Lors du soulèvement militaire de juillet, il était membre du Comité régional d’Aragon. Trop confiant ou naïf envers les militaires qui l’assuraient de leur républicanisme, il eut avec Miguel Chueca une entrevue avec le gouverneir civil pour lui demander de distribuer préventivement des armes à la CNT. Vera Coronel, le gouverneur, franc-maçon comme lui, refusera alléguant de la loyauté de la garnison. Abos, sastisfait, défendra cette position attentiste lors d’une assemblée de militants tenue le 15 ou 16 juillet. Appuyé par plusieurs militants dont Antonio Ejarque, Servet Martinezn Francisco Muñoz secrétaire du CR d’Aragon et Adolfo Arnal, sa position l’emporta face à celle de Miguel Chueca partisan de s’empare des armes. La CNT n’appellera pas à l’insurrection populaire et la ville tombera sans combats aux mains des militaires. Détenu par les franquistes qui tentèrent de le compromettre en lui proposant de participer à un meeting avec Millan Astray, ce qu’il refusera, Miguel Abos devint suspect aux yeux de ses compagnons d’autant plus qu’il avait refusé de quitter Saragosse lorsqu’un groupe de guérilleros avait pénétré dans la ville pour l’en évacuer, ayant donné sa parole au Colonel Urrutia qu’il ne quitterait pas la ville et craignant sans doute d’éventuelles représailles contre sa famille. En janvier 1937 le colonel Urrutia, sans doute franc-maçon, le faisait libérer et le conduisait vers Farlete et Bujaraloz jusqu’aux lignes républicaines où il était recueilli par la Colonne Durruti. Peu après le Comité régional d’Aragon le faisait transférer à Alcaniz où il était traduit devant une assemblée de militants, accusé de trahison et n’échappait à une condamnation à mort que d’une voix. Il était interné au camp de Valmuel jusqu’à sa libération en juillet 1937 et son incorporation dans la 127e Brigade Mixte, ex Colonne Roja y Negra, où il allait occuper un poste administratif. Peu après sa libération, son frère Félix avait été fusillé par les franquistes à Saragosse.

Exilé en France à la fin de la guerre, Miguel Abos continuat d’être mis en quarantaine par ses anciens compagnons qui firent retomber sur lui la responsabilité de la chute de Saragosse. D’abord interné au camp du Barcarès, il était transféré au camp de Septfonds, puis allait travailler pendant quelques semaines dans une usine de produits chimiques à Lanemezan. Affaibli, asmathique et incapable de travailler il était renvoyé le 19 novembre 1940 au camp de Septfonds où il décèdait le 28 novembre. Miguel Abos Serena a été enterré au cimetière de Septfonds.


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