Dictionnaire international des militants anarchistes
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VIDAL Georges, Marie, Valentin
Né le 24 avril 1903 à Guérigny (Nièvre) - mort le 13 novembre 1964 - Correcteur d’imprimerie ; romancier – UA – CGT - Marseille - Paris - Costa Rica -
Article mis en ligne le 15 février 2013
dernière modification le 26 janvier 2024

par ps
Georges Vidal

Dès le lycée, Georges Vidal, fils d’André et d’Emma Guillemant, connut des ennuis à cause de ses convictions libertaires : « Je tiens (…) à vous annoncer que je viens d’être exclu du lycée Mignet d’Aix-en-Provence pour propagande anarchiste en cette ville » écrivait-il, le 16 décembre 1919, à Le Meillour, secrétaire de la Fédération anarchiste, dans une lettre reproduite dans Le Libertaire (4 janvier 1920) et qu’il concluait “Je suis révolté de ce procédé, mais cela me fortifie dans mes convictions anarchistes”.
Déjà en septembre 1918, il avait quitté le domcile paternel à Aix en Provence et avait été l’objet de recherches et avait déjà été exclu de son collège à Narbonne (ou Carcassone).
A Marseille il fréquentait assidîment les réunions de l’Union anarchuste au Bar Bruno, Marché des Capucins.

Vers 1921 il fonda avec Colomer et Dalgara une revue poétique libertaire et collaborait également à La Criée (Marseille). En 1922, il fit paraître dans Terre libre (Marseille, n°2, 5 juillet 1922), organe de la Fédération anarchiste du Sud auquel il collaborait, et dans Le Libertaire (21 juillet 1922), un poème dédié à Émile Cottin, auteur d’un attentat contre Clémenceau, ce qui lui valut, avec Viaud et Le Roux, le 16 novembre une peine de deux mois de prison et 100 francs d’amende infligée par un tribunal de Paris puis une peine de trois mois infligée le 24 novembre par le tribunal correctionnel de Marseille.
Le poème ayant été publié dans le numéro 2 de Terre Libre (Marseille), ses responsables André Viaud (administrateur) et Pierre Le Roux furent également poursuivis pour "injures envers l’armée, provocation de militaires à la désobéissance et apologie de crimes".
Lors de la perquisition au domicile de son père chez qui il résidait, la police avait saisi 7 numéros de Terre Libre, 45 manifestes de la Fédération anarchiste Aux travailleirs des villes et des campagnes manuels et intellectuels, 41 brochures intitulées Emile Cottin, son geste sa condamnation, son supplice et la brochure de Jean Roukle Ce que veulent les révolutionnaires (1914).

A la Petite-Roquette où il était détenu fin décembre après s’être constitué prisonnier le 19 décembre, Vidal dut faire la grève de la faim pour obtenir d’être admis au régime politique. Lors d’un nouveau procès à Aix en Provene et après son transfert à Marseille le 24 janvier 1923, et pour la même affaire, il fut condamné par défaut en mars 1923 à 3 mois avec Pierre Le Roux le gérant de Terre libre. Le 28 avril, en appel, la peine fut réduite à 2 mois de prison et 100 francs d’amende.

Dans le poème à Cottin, on pouvait notamment lire :
“Alors dans les éclairs fulgurants de ton arme
S’illumina tout le passé
Et les yeux convulsés,
Appelant auprès d’eux policiers et gendarmes
Les bourgeois virent s’avancer
Le spectre noir des trépassés
Ravachol, Caserio, Vaillant
Les regardaient en souriant
Et leurs têtes nimbées de sang
Disaient la gloire des apôtres.
Et les bourgeois fous de terreur
Ont cru qu’il en reviendrait d’autres
… C’est pour cela qu’ils ont voulu
Tuer en toi l’âme des foules
Mais ton exemple est là, Cottin
Plus fort que cette armée de drôles
Et nous irons quelque matin
Ouvrir les portes de ta geôle"

En mars 1922 il était monté à Paris où il demeura 16 Boulevard du Temple, 33 rue de la Grange aux Belles, puis, à partir de Juin 1923, chez Colomer, 259 rue de Charenton et à diverse autres adresses. Du 2 au 4 décembre 1922 il avait participé au congrès anarchiste tenu à la Maison commune de Levallois-Perret.

A l’été 1923, il fut nommé responsable du Comité pour la défense de Makhno chrgé de mener une campagne pour obtenir sa libération des prisons polonaises. Ce comité édita un portrait de Makhno en carte postale.

Le quatrième congrès de l’Union anarchiste, qui se tint à Paris, les 12 et 13 août 1923, l’élut membre de la commission administrative de la Librairie sociale, et quelques semaines après, il fut nommé, le 26 octobre, administrateur du Libertaire - où il remplaça S. Férandel - et le demeura jusqu’au 10 décembre. Le 28 septembre précédent il avait lancé dans le journal un appel pour sauver le compagnon et poète allemand E. Mühsam condamné à 15 ans de prison et interné à la forteresse de Niedersehoenenfeld.
Le journal se trouvait domicilié 9, rue Louis-Blanc à Paris. Le 22 novembre, Vidal y reçut un jeune homme exalté qui se confia à lui : Philippe Daudet, fils de Léon Daudet, le directeur de l’Action française, qui, quelques jours plus tard, périt tragiquement (suicide ? assassinat ?). Cette mort fut le départ des attaques violentes de Léon Daudet et de l’Action française contre Le Libertaire et contre Georges Vidal, en particulier. Il fut alors remplacé à l’administration du journal par Pierre Lentente.
Au journal il collaborait notamment à la rubrique "La Vie des lettres". IL demeurait à cette époque 30 rue des Cendriers dans un appartement que lui avait cédé Louis Lecoin.

Fin août 1924 il aurait hébergé Germaine Berton au 17 rue Durantin.
A l’été 1924 il avait été signalé chez sa famille à Marseille où il aurait tenté de trouver des fonds pour publier une revue littéraire titrée Lumière et avait nié avaoir eu quelques relation intime avec Germaine Berton. Pendant son abscence il avait été remplacé à son poste de correcteur au Libertaire par le frère de Colomer.
Dans une interview dans Le Petit Provençal (3 août 1924) à propos de l’affaiore Philippe Daudet, il avait dénoncé Le Flaouter "chez lequel d’après Daudet, le crime aurait eu lieu, nous avons su trop tard que c’était un indicateur, un mouchard !Chez nous il jouissait de la confiance générale, je crois même qu’il était secrétaire général du Comité de défense sociale. Ce fut une grande désillusion dans les milieux libertaires". Dans ce même entretien, il fournissait un alibi au compagnon Jean Gruffy, qui avait hébegé Philippe Daudet, et avait été mis en cause.
Il avait profité lors de son séjour à Marseille, où il serait venu pour passer le conseil de révision (le 11 juillet), pour donner des conférences notamment pour le groupe Terre Libre.

Les 1er-3 novembre 1924, Vidal assista à Paris au congrès de l’Union anarchiste.

Deux ans plus tard, en mars 1927, il partit avec Marius Theureau et sa compagne Fernande Miquet pour le Costa-Rica dans le but d’y participer à un projet de communauté anarchiste sur les terrains de Raoul Odin, et en contact avec la colonie de Mastatal fondée par Charles Simoneau Pedro Prat, expérience qui échoua. Au printemps 1927 il avait demeuré 19 rue Piver à Juvisy sur Orge dans la même maison que Jean Colomer.

Revenu en France en décembre 1928 ou janvier 1929, il était allé immédiatement au siège du Libertaire pour reprendre des contacts et s’approvisionner en journaux. Il s’écarta peu à peu de l’action militante pour se consacrer aux romans d’aventures, mais collabora notamment aux chroniques littéraires de L’Insurgé (Paris, 1925-1926) de Colomer et à L’anarchie » (1926-1929). Il avait été admis le 1er janvier 1924 au syndicat des correcteurs. Il en démissionna en 1929 en raison d’un changement de profession, y fut réadmis en 1932 et, de 1936 à juin 1940, fut membre du comité syndical de cette corporation.
A l’été 1929 il était signalé à Lyon, venant de Juvisy sur Orge où il demeuraut toujours 19 rue piver et était inscrit sur le contrôle des anarchistes de Seine-et-Oise.

Georges Vidal est décédé à Paris le 13 novembre 1964. Sur sa tombe, Albert-Jean, au nom de la Société des gens de lettres, et Louis Lecoin prononcèrent son éloge funèbre.
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Oeuvre : Quelques rimes, 1919. — Devant la vie, 1923. — Comment mourut Philippe Daudet, 1924. — Han Ryner, l’homme et l’oeuvre, 1924. — Le Club artistique des Hydropathes (en feuilleton dans Le Libertaire du 24 au 26 février 1924). — Commentaires, Ed de L’Insurgé, 1925 — La Halte (poémes), 1925 — J.H. Fabre ou une leçon d’énergie, 1925 — Six-Fours, bourgade provençale, Ed. Les Humbles, 1925 — Aventure, 1930. — Romans d’aventures chez Ferenczi et romans policiers aux Éd. du Fleuve noir. — Filmographie : L’Aventure est à bord de Pierre Montazet, 1947.


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